La presse iranienne salue le discours de Barack Obama à l'ONU

Barack Obama a fait amende honorable dans son discours à l'ONU en reconnaissant "les erreurs passées" des Etats-Unis envers la République islamique, saluait mercredi la presse iranienne en se félicitant d'une nouvelle situation internationale "en faveur de l'Iran".

Le quotidien économique Donayé Eghtessad salue un "ton différent" à propos de l'Iran alors que le journal Jomouri Islami reprend le président américain assurant que "les Etats-Unis ne cherchent pas à changer le régime" iranien.

Selon Shargh (réformateur), "les relations (entre les deux pays) se trouvent sur une nouvelle voie et même les plus récalcitrants acceptent le fait que le moment d'un changement est arrivé". Dans un éditorial, le journal estime que "la situation internationale a changé de manière significative en faveur de l'Iran" alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu "est en train d'être isolé".
En poursuivant ses discussions avec Washington sur le nucléaire iranien, qui aboutiront selon la presse à l'approbation des "droits" de l'Iran, "Israël sera présenté de plus en plus comme un pays va-t-en guerre, et l'Iran comme un pays pacifiste", estime le quotidien.

Le journal Etemad (modéré) voit dans les déclarations de Hassan Rohani et Barack Obama une "occasion historique de relations entre les Etats-Unis et l'Iran". Pour un ancien responsable pour l'Amérique du nord de la diplomatie iranienne, M. Obama "a reconnu les erreurs passées", signe que les deux parties ont "la volonté de lutter contre la défiance" mutuelle. 

Plusieurs journaux, notamment le quotidien gouvernemental Iran, reprennent en une la déclaration de M. Obama sur l'importance de la "fatwa du guide suprême" l'ayatollah Ali Khamenei sur l'interdiction en islam d'avoir l'arme atomique, y voyant un geste politique important de la part du président américain. 

Dans une tribune adressée au quotidien britannique Guardian et reprise par plusieurs journaux anglophones iraniens, l'ex-président réformateur Mohammad Khatami (1997-2005) rappelle qu'"il y a plus d'une décennie, un accord apparaissait possible (pour résoudre les différends entre l'Iran et l'Occident), mais la diplomatie a échoué".
Il a mis en garde contre un échec "à trouver une atmosphère de confiance" qui aurait des conséquences "pas régionales, mais mondiales". 

L'optimisme n'est pourtant pas partagé par la presse conservatrice. Le quotidien Kayhan se moque du "bavardage d'Obama contre l'Iran", et estime que ses déclarations notamment sur son respect du droit des Iraniens à l'énergie nucléaire pacifique est "un signe de la puissance de l'Iran".
Et Shargh souligne que la question des négociations ne réglera pas les problèmes intérieurs: il n'existe pas de "baguette magique" américaine, estime le journal.