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Kerry évoque l'usage de sarin pour convaincre les élus de frapper Assad

Le secrétaire d'État américain John Kerry, évoquant des échantillons prouvant l'utilisation de gaz sarin en Syrie, a lancé dimanche la campagne visant à convaincre un Congrès sceptique d'approuver l'usage de la force contre le régime Assad.

Bouleversant des décennies de pratiques présidentielles et créant la surprise, Barack Obama a choisi samedi de formellement requérir une autorisation d'usage de la force militaire en Syrie, un pari risqué tant le Congrès s'est montré peu coopératif avec lui cette année.

Mais John Kerry, dépêché sur cinq plateaux de télévision dimanche, a estimé qu'il était inconcevable que les parlementaires américains ne se montrent pas à la hauteur. Et pour les convaincre, il a présenté un nouvel argument, en affirmant que les États-Unis avaient acquis indépendamment de l'ONU des échantillons capillaires et sanguins contenant des traces de l'agent neurotoxique sarin.

Ces échantillons proviennent du personnel des premiers secours sur le terrain, a précisé le département d'État.

Jeudi, l'administration américaine avait déjà rendu public un rapport des renseignements énumérant un faisceau d'éléments prouvant selon Washington l'implication des responsables syriens dans l'attaque à l'arme chimique perpétrée le 21 août en Syrie.

"Je ne pense pas que mes anciens collègues du Sénat et de la Chambre refuseront de défendre nos intérêts, la crédibilité de notre pays, les normes relatives à l'application de l'interdiction de l'usage des armes chimiques, qui sont en place depuis 1925", a dans la foulée assuré sur NBC dimanche John Kerry, qui a passé 28 années au Sénat avant de prendre la tête de la diplomatie américaine.

"Puisqu'il ne s'agit pas d'une urgence, (...) comme en Libye où les gens étaient sur le point d'être massacrés, puisque nous avons le droit de frapper à tout moment, si Assad était assez idiot pour lancer une nouvelle attaque, nous estimons qu'il est important d'obtenir l'engagement complet du peuple américain et du Congrès", a-t-il aussi assuré sur la chaîne CNN.

"Le Congrès finira par se montrer à la hauteur" Les élus eux-mêmes commençaient de leur côté à se positionner, alors que les débats débuteront mardi, avec une première audition au Sénat.

"Je pense que le Congrès finira par se montrer à la hauteur", a assuré sur CNN dimanche Mike Rogers, le républicain qui préside la commission du Renseignement de la Chambre des représentants. "C'est une question de sécurité nationale, ce n'est pas Barack Obama contre le Congrès".

Ses collègues sont loin d'être aussi catégoriques et demandent à être persuadés que le déclenchement de frappes permettra effectivement d' empêcher de futures utilisations d'armes chimiques, tout en évitant un embourbement américain. Dimanche après-midi, de hauts responsables devaient présenter les dernières informations sur la Syrie aux membres de la Chambre des représentants lors d'une réunion à huis clos au Capitole.

Le groupe républicain, qui est majoritaire à la Chambre des représentants, est partagé entre les interventionnistes, partisans d'une forte implication militaire américaine, et les conservateurs réticents à une intervention où ils ne décèlent pas d'intérêt national vital.

La Chambre est habituellement hostile au président et hautement imprévisible, les dirigeants républicains ayant déjà subi dans le passé des rébellions internes de la part d'un groupe d'élus ultra-conservateurs du Tea Party.

Peter King, un républicain pourtant partisan d'une intervention, a prédit dimanche que le vote, s'il avait lieu aujourd'hui, serait probablement négatif à cause de l'opposition des "isolationnistes", a-t-il dit sur Fox News.

Interrogé sur NBC, le sénateur républicain Rand Paul estimait quant à lui dimanche à "50/50" les chances de succès de la résolution à la Chambre, tandis qu'il prédisait un passage haut la main au Sénat.

Les démocrates ont la majorité dans la chambre haute, mais peu ont déjà officialisé leurs intentions. Dans tous les cas, ils auront besoin de l'appui de plusieurs républicains pour atteindre la majorité qualifiée requise (60 voix sur 100).

"Le président doit travailler avec assiduité, ainsi que son gouvernement, pour convaincre le Congrès mais aussi les Américains que c'est dans l'intérêt des États-Unis et pas seulement dans l'intérêt d'un autre pays", a dit le sénateur démocrate Jack Reed sur Fox News.

Le secrétaire d'État américain John Kerry, évoquant des échantillons prouvant l'utilisation de gaz sarin en Syrie, a lancé dimanche la campagne visant à convaincre un Congrès sceptique d'approuver l'usage de la force contre le régime Assad.
Bouleversant des décennies de pratiques présidentielles et créant la surprise, Barack Obama a choisi samedi de formellement requérir une...