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Culture - Musée

Dans sa villa de Meudon, un Rodin champêtre et inspiré

Sur les hauteurs de Meudon, près de Paris, la Villa des Brillants, dernière demeure d’Auguste Rodin qui y est enterré, permet de découvrir le sculpteur français sous un jour intime, mais aussi de mieux comprendre les sources de son inspiration.

Vue du musée Rodin.

Pendant champêtre du célèbre musée principal, situé dans l’Hôtel Biron à Paris, une magnifique demeure du XVIIIe siècle, cet autre musée Rodin se réveille depuis l’arrivée début 2012 de l’énergique Catherine Chevillot à la tête de l’ensemble.
Ouvert désormais toute l’année, du vendredi au dimanche, mais seulement l’après-midi, le site de Meudon a vu sa fréquentation progresser de 53 % en 2012, à 13 150 visiteurs.
Auguste Rodin (1840-1917) achète aux enchères en 1895 la Villa des Brillants, étroite maison de brique et de pierre de style Louis XIII qu’il loue depuis deux ans. Il s’y installe avec sa compagne Rose Beuret.
Au fil des années, Rodin n’a de cesse d’acquérir les parcelles environnantes pour agrandir son domaine, se créer son musée d’antiques et installer dans des maisonnettes aujourd’hui disparues son secrétaire, des mouleurs, des praticiens du marbre, des assistants. «À partir de 1900, plus d’une quarantaine de personnes travaillent sur le site, indique Mme Chevillot, Meudon était un gigantesque atelier, un lieu de création.»
Sur son coteau, son acropole, Auguste Rodin est entouré par la nature, il domine la Seine, fait face au mont Valérien et devine la capitale où il se rend l’après-midi, en train ou en bateau, pour gagner son atelier de la rue de l’Université puis à partir de 1909 l’Hôtel Biron, sorte de « show room » avant l’heure.

« Peuple de statues »
«Accoudé à ma fenêtre, dans mon ermitage de Meudon, je baigne mon front dans la vapeur du matin. Toutes les pensées sombres s’éloignent, je cède à la douceur de cette belle heure de printemps. Je sais que mon peuple de statues m’attend, pour se laisser voir et pour travailler avec moi», écrit-il.
Rodin vit sans se soucier de confort. Dans sa salle à manger, tapissée d’un papier peint vert clair, est dressée une modeste table à tréteaux, recouverte d’une nappe et sur laquelle il se plaît à poser ses dernières acquisitions d’antiques, sa passion. Il y reçoit amis, artistes et personnalités, en toute simplicité.
Sur l’un des murs est accroché un grand tableau de Falguière dont il a ôté le cadre en raison de la petitesse de la pièce.
Le salon-atelier éclairé par une verrière constitue le seul grand espace de la maison. Un grand cadre de lit Renaissance sans sommier sert de protection aux objets d’art déposés en son centre.
Rodin collectionne les peintures de ses contemporains (Monet, Carrière...), mais se garde de les accrocher, préférant les déposer à terre, dans des coins, pour mieux les redécouvrir à l’occasion.
Dans la chambre du sculpteur, un immense Christ en bois occupe un mur entier. «Rodin a voulu rentrer dans les ordres dans sa jeunesse mais un prêtre l’en a dissuadé», rappelle Bénédicte Garnier, responsable du site de Meudon.
Le sculpteur fait remonter à côté de sa villa le Pavillon de l’Alma, dans lequel il a présenté ses œuvres pour l’Exposition universelle de 1900 à Paris. La structure fragile s’écroule quelques décennies plus tard. Un nouveau musée la remplace, qui cherche à sauvegarder l’atmosphère très lumineuse du pavillon. On y découvre des plâtres préparatoires notamment de la Porte de l’enfer, des études du Balzac, etc.
Après plus de cinquante ans de vie commune, Rodin finit par épouser Rose Beuret. Elle décède quelques semaines plus tard en février 1917. Et précède de peu Rodin, qui meurt d’une congestion pulmonaire en novembre de la même année.
Il est enterré dans son jardin de Meudon, à côté de son musée. Le Penseur est penché sur sa tombe et celle de son épouse.
Pendant champêtre du célèbre musée principal, situé dans l’Hôtel Biron à Paris, une magnifique demeure du XVIIIe siècle, cet autre musée Rodin se réveille depuis l’arrivée début 2012 de l’énergique Catherine Chevillot à la tête de l’ensemble.Ouvert désormais toute l’année, du vendredi au dimanche, mais seulement l’après-midi, le site de Meudon a vu sa fréquentation...
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