"L'Afrique du Sud s'inquiète de la dangereuse rhétorique évoquant la possibilité d'une intervention militaire", indique le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
"Toute attaque sur la Syrie sans l'autorisation du Conseil de sécurité de l'ONU constituerait une grave violation de la loi internationale et saperait dangereusement l'ordre international", a renchéri le président Jacob Zuma, qui recevait jeudi à Pretoria son homologue de Sao Tomé et Principe, Manuel Pinto da Costa.
Le gouvernement sud-africain "ne croit pas que bombarder des populations qui souffrent déjà et détruire des infrastructures en Syrie contribuera à une solution durable" du conflit. "Les conséquences d'une telle opération sont imprévisibles et ne feront que durcir le conflit", ajoute-t-il.
Pretoria, membre du G20 mais aussi du groupe des BRICS avec la Russie et la Chine, se dit cependant "alarmé par la récente escalade" du conflit en Syrie et condamne l'usage d'armes chimiques.
"L'utilisation de ces armes en Syrie est très préoccupante, et est totalement inacceptable. (...) Rien ne pourra jamais justifier l'utilisation d'armes de destruction massive", a souligné Jacob Zuma.
Utilisant exactement le même vocabulaire que lors de la crise libyenne, le président sud-africain a appelé "toutes les parties impliquées dans le conflit actuel en Syrie à engager un processus de dialogue national associant tout le monde, libre de toute forme de violence, d'intimidation ou d'ingérence extérieure visant à changer le régime, afin de satisfaire les légitimes aspirations démocratiques du peuple syrien".
Le but est selon lui d'obtenir "une transition politique négociée par des Syriens afin d'établir une société démocratique pluraliste au sein de laquelle les minorités seraient protégées".
L'Afrique du Sud, depuis l'instauration de la démocratie en 1994, s'est en général opposée aux interventions militaires des puissances occidentales contre des pays tiers, se retrouvant sur la ligne diplomatique de la Chine et de la Russie.
Les dernières divergences notoires entre la première puissance africaine et les Occidentaux remontent à l'intervention militaire en Libye, dénoncée par l'Afrique du Sud (même si Pretoria, alors au Conseil de sécurité de l'ONU, avait initialement donné son feu vert).
Plus récemment, en août, le gouvernement de Jacob Zuma a donné sa bénédiction à la réélection du président zimbabwéen Robert Mugabe, alors qu'Européens et Américains ont condamné des fraudes massives rapportées par l'opposition.
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