"Je vois des blessés et des réfugiés arriver ici à Aarsal depuis le début de la révolution syrienne (en mars 2011). Mais je n'ai jamais rien vu d'aussi dur", a déclaré à l'AFP Ahmad Hojeiri, chef adjoint de la municipalité de cette localité en majorité sunnite de l'est libanais.
Selon un responsable des services de sécurité, des dizaines de rebelles blessés se trouvent à Aarsal, et au moins 28 d'entre eux "ont été transportés par la Croix-Rouge libanaise vers des hôpitaux de la Békaa", dans des zones qui ne sont pas contrôlées par le Hezbollah, qui combat aux côtés de l'armée syrienne.
"Nous avons vu beaucoup de monde arriver aujourd'hui, dont une cinquantaine de blessés. Certains avaient des blessures légères, d'autres étaient en mauvais état", a déclaré M. Hojeiri, sans préciser si ces blessés étaient des civils ou des combattants.
"Beaucoup de ceux qui sont arrivés aujourd'hui venaient de Boueida al-Charquiya", dernier fief rebelle pris samedi par l'armée dans la région de Qousseir, a-t-il ajouté.
"Ils sont arrivés épuisés, ils n'ont rien, certains sont arrivés à pied", ajoute-t-il. "J'ai parlé avec certains des réfugiés, et ils ont décrit des scènes de destruction totale".
"L'un des civils avec lesquels j'ai parlé venait de Qousseir. Il a dit qu'il lui avait fallu quatre jours pour atteindre Aarsal. Il est en état de choc complet. Il essayait d'évacuer de la ville sa femme et ses deux enfants quand un obus est tombé. Il a perdu sa famille", a raconté le responsable municipal.
"D'autres m'ont décrit leur voyage. Ils mangeaient des feuilles pour survivre en route", a-t-il ajouté. "Un autre homme m'a dit qu'il y avait eu un accord pour laisser les gens partir de Boueida al-Charquiya. Mais quand ils sont partis, ils ont été pris en embuscade. La plupart des gens de son groupe ont été tués ou blessés".
Selon M. Hojeira, la plupart des réfugiés auxquels l'AFP n'a pas été en mesure de parler directement, ont poursuivi leur route vers le nord du Liban, où l'aide est mieux organisée.
Le régime syrien a annoncé samedi avoir pris le contrôle de l'ensemble de la région stratégique de Qousseir (centre-ouest), pour laquelle le Conseil de sécurité de l'ONU a demandé un accès humanitaire "immédiat".
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