De leur côté, les médias turcs ont rapporté que cinq civils turcs ont été légèrement blessés par des balles perdues en marge de ces combats à Rass al-Aïn, ville majoritairement kurde où se trouve l'un de deux derniers points de passage vers la Turquie à n'être pas encore tombé aux mains des insurgés.
Des centaines de combattants rebelles ont convergé à l'aube depuis la Turquie vers Rass Al-Aïn, dans la province de Hassaka, tandis que l'armée y envoyait des renforts, a précisé l'OSDH qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins à travers le pays.
De son côté, la télévision d'Etat a affirmé que les troupes avaient tué des dizaines de "terroristes", terme par lequel les autorités désignent les rebelles, tandis que d'autres avaient pu s'enfuir hors du territoire syrien.
Selon un dirigeant kurde basé dans le nord de l'Irak, les heurts ont opposé les troupes syriennes à des combattants rebelles kurdes et arabes, qui ont invité les habitants à fuir la ville.
"Nous sommes en contact avec des personnes dans la ville selon lesquelles des véhicules de l'Armée syrienne libre (ASL, rebelles) circulent en ville et appellent les gens à partir car plus de 70 véhicules des troupes du gouvernement s'approchent", a déclaré Chalal Kedo, membre de l'Assemblée nationale kurde syrienne, qui s'exprimait depuis Erbil, chef-lieu du Kurdistan irakien.
Un habitant a affirmé plus tôt à l'AFP par téléphone que des combattants de l'ASL avaient pris d'assaut le poste-frontière depuis le côté turc, avant d'attaquer un poste de police et un centre des renseignements à Rass al-Aïn.
"L'ASL appelle les membres des forces pro-gouvernementales à se rendre par haut-parleurs", a indiqué à l'AFP via Skype un militant sur place se faisant appeler Hevidar.
"L'armée a des chars stationnés à 25 kilomètres de Rass al-Aïn. L'ASL va déployer des tireurs embusqués aux entrées de la ville et a demandé aux gens qui vivent sur la route de Hassaka de quitter leurs maisons car elle redoute des bombardements", a-t-il ajouté.
Des rebelles et de nombreux civils fuyant les combats se sont réfugiés en Turquie, où les autorités diffusent des annonces recommandant aux habitants de Ceylanpinar, localité turque proche de Rass al-Aïn, de se tenir éloignés de la ligne de démarcation, a affirmé l'agence turque Anatolie.
Un convoi de blindés turcs faisait route de Sanliurfa vers la ville frontalière pour se positionner le long de la ligne de démarcation, selon des médias turcs. Le ministère turc des Affaires étrangères n'était pas immédiatement disponible pour commenter ces informations.
Habituellement, le poste de Rass al-Aïn n'est ouvert qu'à l'occasion des fêtes religieuses, et aux seuls piétons, pour permettre aux populations arabophones des deux côtés de la frontière de rendre visite à leurs familles.
La Turquie a renforcé son dispositif de sécurité à sa frontière avec la Syrie après la mort de cinq villageois turcs tués le 3 octobre par la chute d'un obus syrien. L'artillerie turque riposte depuis à toute chute d'obus sur son territoire.
Ankara a rompu ses contacts avec Damas et affiché son soutien aux rebelles.
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