La septième chambre du tribunal correctionnel de Marseille rendra son jugement dans l'après-midi.
"Un businessman de la prostitution" internationale, a décrit le procureur Damien Martinelli dans son réquisitoire au sujet de M. Nahas, souhaitant "qu'un message (de fermeté) soit adressé aux proxénètes internationaux".
Outre la prison, le ministère public a réclamé 200.000 euros d'amende et une interdiction définitive du territoire français contre l'homme d'affaire libanais, qui officiellement dirigeait une agence de mannequins avec des succursales à Beyrouth, Caracas, Dubaï et New York, mais se disait "l'homme à tout faire de Moatassem Kadhafi".
"A toutes les filles qui couchaient avec Moatassem Kadhafi, on n'a pas hésité à imposer des prises de sang, quand le client ne veut pas de préservatif", a souligné M. Martinelli, évoquant des violences psychologiques sur les jeunes femmes, "dont toutes n'étaient pas des prostituées" mais étaient "forcées" de le faire, une fois attirées sur des yachts ou dans des palaces de la côte.
Les enquêteurs de l'Office central pour la répression de la traite des êtres humains (Ocreth) avaient démantelé ce réseau en 2007 durant le Festival de Cannes. Une cinquantaine de filles, prostituées notamment sur la Croisette durant la quinzaine cinématographique et la saison estivale, ont été identifiées dans la procédure, dont une reine de beauté libanaise et des mannequins ou des prostituées de nationalités libanaise, vénézuélienne, américaine ou française.
"No ready"
Cinq ans de prison ont été requis contre deux intermédiaires libanais, Antoine Medawar, qualifié "d'adjoint de Nahas", et Charbel Chidiac, un ancien collaborateur devenu son concurrent se targuant, pour lancer son propre réseau, de prostituer l'actrice et ancienne miss libanaise Lamitta Frangieh.
Des amendes de 80.000 et 100.000 euros ont été demandées respectivement contre ces deux hommes, également en fuite, ainsi que l'interdiction définitive du territoire français.
Contre le directeur de l'agence de mannequins de Nahas à Caracas, un Vénézuélien de 35 ans, Félix Farias, seul détenu dans ce dossier, le procureur a requis quatre ans de prison, dont deux avec sursis, et 30.000 euros d'amende.
Cet homme organisait de pseudo-concours de beauté pour recruter des jeunes filles, dont le tarif des prestations allait de "quelques centaines d'euros jusqu'à 25.000 euros pour trois jours", a détaillé le procureur, expliquant qu'elles étaient classées "ready" (prêtes, ndlr) quand elles acceptaient la prostitution, "no ready" (pas prêtes) pour les autres.
Enfin, contre trois intermédiaires ayant joué des rôles secondaires - un proche de Nahas, Anthony Abdelnour, une prostituée cannoise Sabrina Samari et un chauffeur du festival de Cannes, Antoine El Khoury - le ministère public a demandé respectivement 10 mois de prison avec sursis, 18 mois dont 14 avec sursis et trois ans dont 18 mois avec sursis.
Il a réclamé des amendes de 15.000 euros contre la prostituée de 32 ans, notant "son changement de mode de vie", et 30.000 euros contre le chauffeur libanais qui souhaitait "gagner de l'argent comme les autres et avoir une Rolex".
Le cas d'un Sud-Africain vivant à Miami, Michael Ofsowitz, actuellement détenu en Grande-Bretagne dans le cadre d'un mandat d'arrêt international, a été disjoint et fera l'objet d'un procès ultérieur.
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