L'ancien Premier ministre Omar Karamé a affirmé craindre, vendredi, l'échec du dialogue national, notamment après les conditions imposées par le 14 Mars. "Les conditions imposées par certaines parties nous poussent à croire que les facteurs pour une réussite du dialogue ne sont toujours pas réunis", a déclaré M. Karamé à l'occasion du 25e anniversaire de l'assassinat de son frère, l'ancien Premier ministre Rachid Karamé.
Le président de la République Michel Sleiman a appelé, lundi dernier, à la relance du dialogue national, le 11 juin prochain, à 11h au palais de Baabda. Au cœur de ce dialogue figurent "la stratégie nationale de défense" et "tout le dossier des armes".
L'opposition (14 Mars) a appuyé l’appel du président de la République, à condition toutefois que le gouvernement démissionne et soit remplacé par un cabinet "neutre et accepté de tous".
Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a de son côté déclaré que son parti est prêt à "retourner à la table du dialogue sans conditions". Le dirigeant chiite a également appelé à faire la distinction entre les armes du Hezbollah et les autres armes déployées à travers le pays.
Le dialogue national, qui réunit toutes les formations politiques, est suspendu depuis 2010. Le camp de l'opposition réclame que l'armement du Hezbollah soit remis à l'armée, accusant le parti chiite de l'utiliser comme outil de pression sur la vie politique.
Omar Karamé a appelé par ailleurs les responsables libanais à résoudre les crises qui rongent le pays, assurant que "rester à l'écart de la crise syrienne ne devrait pas constituer une excuse pour occulter les solutions aux problèmes". "Le Liban est sur la voie de la destruction", a martelé l'ancien Premier ministre, mettant en garde contre l'effondrement des institutions.
Évoquant les critiques dont l'armée libanaise a été l'objet après l'assassinat, le 20 mai dernier, du cheikh sunnite Ahmad Abdel Wahed au barrage de Koueikhat, au Akkar (Liban-Nord), M. Karamé a déclaré : "C'est notre devoir comme politiciens d'être les premiers à défendre le rôle de l'armée et son unité."
L'ancien chef de gouvernement a en outre appelé la justice libanaise à revoir la loi d'amnistie en faveur de Samir Geagea, qui a été accusé de l'assassinat de Rachid Karamé, en 1987.
Les plus commentés
Le Liban n'a pas besoin d'argent, mais d'une décision politique pour renvoyer les migrants syriens, tacle Bassil
Écran noir pour Al-Jazeera en Israël
Le médecin britanno-palestinien Ghassan Abou Sitta, venu témoigner de la situation à Gaza, refoulé en France