Le conseiller militaire du guide suprême de la révolution iranienne, le général Yahya Rahim-Safavi./
Le conseiller militaire du guide suprême de la révolution iranienne Ali Khamenei a haussé le ton samedi face à la Turquie, enjoignant à Ankara de revenir sur ses dernières prises de position en politique internationale, notamment sur la situation en Syrie et sur le "bouclier antimissile" de l'OTAN.
Si le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan poursuit sur cette voie, il aura des comptes à rendre non seulement au peuple turc mais aussi aux pays voisins, a averti le général Yahya Rahim-Safavi dans une interview à l'agence de presse iranienne Mehr.
L'Iran accuse Ankara de servir les intérêts des Etats-Unis par ses critiques de la répression en Syrie et son acceptation du système de défense antimissile de l'OTAN en Europe. "L'attitude des dirigeants turcs envers la Syrie et l'Iran est condamnable. Ils agissent ainsi, je pense, pour servir les intérêts de l'Amérique", a dit le général Rahim-Safavi.
"Si la Turquie ne change pas de comportement, le peuple turc ne laissera pas faire et les pays voisins, la Syrie, l'Irak et l'Iran, devront réexaminer leurs relations politiques" avec Ankara, a-t-il ajouté.
"Les Turcs ont commis des erreurs stratégiques. L'une d'elles a été le voyage d'Erdogan en Egypte et la façon dont il a présenté là-bas son 'modèle laïque'. C'était inattendu et inimaginable parce que le peuple d'Egypte est musulman."
Le chef du gouvernement turc a été acclamé par des foules enthousiastes lors de sa récente tournée en Afrique du Nord.
"Si les dirigeants turcs ne clarifient pas leur politique envers l'Iran, ils auront des problèmes. Si, comme ils le disent, ils veulent signer pour 20 milliards de dollars de contrats avec nous, il faudra bien qu'ils nous écoutent."
Début septembre, Ankara a annoncé l'installation prochaine d'un système radar de l'OTAN en territoire turc, dans le cadre du progamme de bouclier antimissile. "Nous jugeons gênante et nuisible la présence de l'Amérique et de l'Occident dans des pays islamiques", avait aussitôt réagi l'Iran.
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