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Dernières Infos - Révolte

Jets d'œufs et de pierres par les chabbiha contre l'ambassadeur de France à Damas

Décès du chef d'etat-major adjoint de l'armée syrienne, d'une "crise cardiaque aiguë".

Une photo d'archives datant du 13 septembre montre M. Chevallier (à gauche) avec son collègue américain (droite) à Darayya, pour présenter leurs condoléances après le décès du militant Ghiyath Matar.

L'ambassadeur de France en Syrie Eric Chevallier a été agressé samedi matin à l'issue d'un entretien avec le patriarche grec-orthodoxe Ignace IV dans le quartier chrétien de la vieille ville de Damas, ont indiqué des témoins. Selon eux, des jeunes et des femmes, scandant des slogans en faveur du président Bachar al-Assad, ont jeté des oeufs et des pierres sur la délégation française à la sortie de l'entretien au moment où l'ambassadeur regagnait sa voiture.

Interrogé par l'AFP, Eric Chevallier a confirmé que "des chabiha (milices pro-régime), dont certains avaient des barres à la main, et des femmes ont lancé des oeufs puis des pierres en ma direction et en direction de mon équipe et se sont montrés menaçants au moment où nous regagnions nos deux voitures".

 

Jeudi, l'ambassadeur de France s'était rendu à l'entrée de quatre écoles à Damas et dans sa banlieue pour exprimer "sa vive inquiétude" à la suite d'informations faisant état de manifestations lycéennes réprimées. Le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, a dénoncé vendredi la répression syrienne qui s'exerce, selon lui, aussi dans des écoles contre des enfants, en évoquant d'autre part la possibilité d'une guerre civile.

Le 13 septembre, M. Chevallier s'était rendu avec son collègue américain à Darayya, dans la banlieue de Damas, pour présenter leurs condoléances après le décès du militant Ghiyath Matar, qui, selon Human Rights Watch, est mort sous la torture, avaient indiqué des militants. Les deux diplomates avaient déjà irrité Damas en effectuant deux visites séparées le 8 juillet à Hama (centre), théâtre début juillet de deux manifestations monstres contre le président Assad.

 

L'attaque contre M. Chevallier intervient alors que les sanctions renforcées de l'UE contre le régime syrien, qui interdisent notamment tout nouvel investissement dans le secteur pétrolier et la fourniture au pays de pièces et billets de banques, sont entrées en vigueur samedi avec leur publication au Journal officiel européen. Deux personnes et six sociétés seront ajoutées à la liste des sanctions européennes incluant gel d'avoirs et interdiction de visa. Au total, 56 personnes et 18 sociétés sont désormais visées. Comme indiqué dès vendredi par le ministère français des Affaires étrangères, les deux personnes visées sont les ministres syriens de la Justice et de l'Information. Le premier, Taysir Qala Awwad, est sanctionné pour avoir notamment "soutenu les politiques et les pratiques d'arrestation et de détention arbitraire", tandis que le second, Adnan Hassan Mahmoud, est visé pour avoir contribué à la "politique d'information" du régime syrien, selon le JO.

Parmi les six nouvelles sociétés sanctionnées, trois sont contrôlées par Rami Makhlouf, cousin de Bachar al-Assad, sanctionné à titre personnel depuis juillet. Il s'agit de Cham Holding, "première société holding de Syrie, qui profite des politiques du régime et les soutient", de Souruh Company, qui finance des investissements dans l'industrie militaire syrienne, et de la société de télécommunications Syriatel, qui "verse 50% de ses bénéfices au gouvernement par le biais de son contrat de licence", selon l'UE.

Les trois autres sociétés sont la chaîne de télévision Dounia TV, qui a "incité à la violence contre la population", El-Tel Co, qui fournit des appareils de télécommunication à l'armée, et de Ramak Construction, qui construit notamment des casernes.

 

 

Treize civils tués à Homs et Hama

 

A Damas, l'agence officielle Sana a annoncé le décès du chef d'etat-major adjoint de l'armée syrienne, le général Bassam Najmeddine Antakiali, d'une "crise cardiaque aiguë". "Son enterrement aura lieu au cimetière des martyrs à Damas", ajoute l'agence.

Par ailleurs, la répression du mouvement de contestation contre le régime s'est poursuivie samedi au lendemain de la mort de neuf civils tués par les forces de sécurité. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), treize civils ont été tués samedi par les forces de sécurité syriennes dans la région de Homs, à 160 km au nord de Damas, et à Hama. 

Par ailleurs, les corps de deux personnes disparues depuis quelques jours ont été remis par les autorités à leurs famille, tandis qu'un autre civil est décédé des suites de blessures infligées vendredi. Les forces de sécurité ont également arrêté samedi matin à Marqeb, près de Banias (ouest), neuf personnes, "dont certaines étaient blessées par balles aux jambes en essayant de s'enfuir".

Selon l'ONU, la répression de la contestation a fait plus de 2.700 morts depuis le début du mouvement à la mi-mars et selon l'OSDH, 15.000 personnes sont actuellement détenues.

 

L'ambassadeur de France en Syrie Eric Chevallier a été agressé samedi matin à l'issue d'un entretien avec le patriarche grec-orthodoxe Ignace IV dans le quartier chrétien de la vieille ville de Damas, ont indiqué des témoins. Selon eux, des jeunes et des femmes, scandant des slogans en faveur du président Bachar al-Assad, ont jeté des oeufs et des pierres sur la délégation française...