"Je ne peux pas dire qu'il y a des tensions avec l'Iran. Mais au sujet de la Syrie je les ai prévenus qu'avec leurs encouragements, le régime (du président syrien Bachar) Assad devenait arrogant", a déclaré jeudi M. Erdogan à des journalistes lors de son déplacement en Tunisie, selon le journal Hürriyet.
"J'ai discuté de cette affaire au téléphone avec M. Ahmadinejad. Il a ensuite dépêché son envoyé spécial, avec qui je me suis entretenu. Il y a eu un changement dans leur attitude", a-t-il poursuivi.
M. Erdogan a ajouté qu'il comptait envoyer prochainement le chef des services secrets turcs, Hakan Fidan, en Iran pour évoquer la question, et qu'il pourrait lui-même effectuer ultérieurement une visite chez son voisin iranien.
Plus de 2.600 personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées en Syrie lors de la répression du mouvement de protestation contre le régime du président Assad, lancé mi-mars, selon l'ONU.
L'Iran, inquiet des conséquences de la contestation en Syrie, son principal allié dans la région, a régulièrement appelé au dialogue dans le pays, mais n'a jamais condamné la violence du régime de Damas. Pour Téhéran, les troubles en Syrie sont fomentés par ses ennemis traditionnels, Israël et les Etats-Unis.
La Turquie, qui entretenait depuis plusieurs années des relations cordiales avec la Syrie, s'est en revanche distanciée du régime de Damas après l'échec de ses efforts diplomatiques pour obtenir l'arrêt immédiat de la répression.
"Le peuple syrien ne croit pas Assad, moi non plus", a asséné cette semaine M. Erdogan.
Le différend entre Ankara et Téhéran sur la Syrie intervient alors que la Turquie a irrité l'Iran en acceptant début septembre l'installation d'un radar d'alerte avancée du bouclier antimissiles européen.