Rechercher
Rechercher

Dernières Infos

Six mois de contestation en Syrie, où les militants restent déterminés

Six mois jour pour jour après le début du mouvement de contestation en Syrie, durement réprimé par les autorités, les opposants ont annoncé jeudi la composition d'un "Conseil national" chargé de coordonner leur lutte contre le régime.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé de son côté à une action internationale "cohérente" sur la Syrie, soulignant les "promesses non tenues" du président Bachar al-Assad.

Réunis à Istanbul, des opposants syriens ont présenté une liste de 140 membres de leur "Conseil national", affichant leur unité derrière trois principes.

"Le premier principe du Conseil est notre engagement à renverser le régime", a déclaré Yaser Tabbara, un de ses membres, ajoutant que son organisation serait fidèle à la "nature pacifique de la révolution" et à "l'unité de la Syrie", tout en étant défavorable à une intervention étrangère.

Soixante pour cent des membres du Conseil, dont la création avait été annoncée le 23 août, vivent en Syrie, a affirmé Abdoulbasset Sida, également membre du Conseil.

Un autre rassemblement de l'opposition, baptisé "Conseil national de transition syrien" et chapeauté par les comités de coordination de la révolution, a choisi Burhan Ghalioun, directeur du Centre des études arabes à la Sorbonne à Paris, comme président.

Choisi à son insu, il a indiqué ne pas pouvoir "se soustraire" à cette "mission morale", affirmant que son "souci sera de faire de cette initiative le point de départ d'un véritable front d'opposition unifié", dans une interview au quotidien français Le Monde.

Sur le terrain, les militants ont appelé à se rassembler vendredi sous le slogan "nous avançons jusqu'à la chute du régime".

"Nous sommes massacrés et plus que jamais déterminés. Nous sommes jetés en prison et plus que jamais déterminés. La Révolution a éclaté, elle ne s'arrêtera que lorsque le régime sera renversé", ont-ils écrit sur leur page Facebook "The Syrian Revolution".

"Une nouvelle génération est née en Syrie durant les six mois de la Révolution, une génération qui refuse d'être servile, de se prosterner devant les images du tyran", ont affirmé ces militants qui manifestent contre le régime du Baas, au pouvoir depuis près d'un demi-siècle.

Depuis le début de la contestation mi-mars, la répression a fait plus de 2.600 morts, selon l'ONU. Plus de 70.000 Syriens ont été interpellés et plus de 15.000 personnes sont actuellement détenues, tandis que des milliers d'autres sont portées disparues, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

"Les écoles et les terrains de sport ont été transformés en centres de détention et de torture", a affirmé le président de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Jeudi, le président français Nicolas Sarkozy, a dédié sa première visite en Libye depuis la révolte qui a renversé le dirigeant Mouammar Kadhafi "à tous ceux qui espèrent" une "Syrie libre".

Le Parlement européen a appelé au départ "immédiat" du président Assad, qui en choisissant "l'escalade dans le recours à la force" a perdu toute légitimité, ont indiqué les députés dans une résolution.

"Alors qu'il n'a pas tenu ses promesses, trop c'est trop, et la communauté internationale doit réellement prendre des mesures cohérentes et parler d'une seule voix", a souligné de son côté le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, alors que Moscou et Pékin s'opposent à l'adoption d'une résolution au Conseil de sécurité prévoyant des sanctions contre Damas.

Faisant fi des appels internationaux à l'arrêt des violences, les forces de sécurité ont poursuivi leur répression, les autorités affirmant vouloir "extirper les terroristes armés" qu'ils accusent d'assassiner manifestants et forces de l'ordre pour semer le chaos.

A Zabadani et à Madaya, à 50 km de Damas, l'armée et la Sécurité ont arrêté 126 personnes depuis mardi. Un jeune homme a été tué jeudi et cinq autres blessés par les tirs des forces de sécurité, a précisé l'OSDH.

Une vaste opération militaire se poursuivait également jeudi dans la région de Jabal al-Zaouia (nord-ouest), au lendemain de la mort, mercredi, de huit personnes, dont un enfant, à travers le pays.

A Homs (centre) deux jeunes, dont un infirmier de 27 ans, ont succombé à leurs blessures, après avoir été touchés lors d'opérations de sécurité les jours passés.

"La priorité aujourd'hui est de ramener la sécurité et la stabilité et d'avancer dans les réformes", a affirmé la conseillère du président Assad Bouthaïna Chaabane, estimant que les pressions occidentales sur Damas "font partie de vastes plans visant à effriter le monde arabe".

Dans ce contexte tendu, un incident s'est produit dans l'après-midi à la frontière avec le Liban: des soldats syriens ont tiré pour des raisons inconnues en direction du Liban, touchant un véhicule militaire transportant cinq soldats libanais, mais sans faire de blessé, selon un responsable de la sécurité dans le nord du Liban.
Six mois jour pour jour après le début du mouvement de contestation en Syrie, durement réprimé par les autorités, les opposants ont annoncé jeudi la composition d'un "Conseil national" chargé de coordonner leur lutte contre le régime.Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé de son côté à une action internationale "cohérente" sur la Syrie, soulignant les "promesses non...