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Culture - Rentrée littéraire

De premiers romans qui ont tout des grands !

Ils sont 74 à se pincer pour y croire ! Autant d’auteurs français de premiers romans, de moins de vingt ans à la cinquantaine, qui ont pu se glisser auprès des poids lourds de la rentrée et dont plusieurs témoignent d’un souffle et d’une audace de déjà grands de la littérature.

Alexis Jenni.

Ils sont cependant moins que l’an dernier où 85 écrivains effectuaient leur première rentrée (-12,9%). Ces 74 nouveaux venus correspondent à environ 17% de la totalité des 435 romans français publiés d’août à octobre, contre 497 en 2010, selon l’enquête de Livres Hebdo.
«Publier le premier roman d’un inconnu, surtout quand les sorties sont si nombreuses, c’est un gros risque pour un éditeur», reconnaît Serge Safran, fondateur et directeur littéraire des éditions Zulma, qui a créé en mars un nouveau label à son nom au sein de sa maison.
«Je ne publie qu’un seul livre sous ce label cette rentrée, et c’est le premier roman de Stanislas Wails, La maison Matchaiev. J’y crois beaucoup», confie-t-il à l’AFP. L’auteur de 38 ans, assistant réalisateur, raconte avec tendresse et humour la quête d’identité de jeunes à l’héritage encombrant.
Parmi ces « primo-romans », des pépites, comme L’Art français de la guerre d’Alexis Jenni (Gallimard), stupéfiante immersion dans l’horreur des combats, du sang et de la fatalité. Un pavé de 630 pages dans la mare de l’histoire de France, de la Seconde Guerre mondiale à la guerre d’Algérie.
Cette fresque d’une puissance remarquable pour la première œuvre d’un professeur lyonnais de 48 ans, agrégé de sciences naturelles, raconte la vie de Victorien Salagnon, plongé dans les tourments du XXe siècle.
Marien Defalvard n’a, lui, que 19 ans, et son roman Du temps qu’on existait, publié chez Grasset, est une autre révélation, d’une étonnante maturité. L’histoire débute par un enterrement et finit par un enterrement. Entre les deux, le mort raconte sa vie. Des années 1970 à nos jours. Et ce jeune, puis moins jeune, puis vieux fils de famille et gitan de luxe promène son intelligence offusquée par la vulgarité du siècle à travers la France.
Dans Brut (Seuil), Dalibor Frioux, normalien quadragénaire et professeur de philosophie, imagine avec brio un meilleur des mondes détraqué dans une Norvège de 2050 croulant sous l’or noir. Fonds pétrolier éthique, mais mensonges d’État, parti populiste, groupuscules xénophobes haineux... Cette anticipation réussie résonne douloureusement après le massacre du 22 juillet.
Polar féministe pétillant et revigorant, le premier roman de la blogueuse et journaliste indépendante de 31 ans Titiou Lecoq, Les Morues (Au Diable Vauvert), raconte avec verve les tribulations de trois copines qui refusent les stéréotypes féminins, dans le monde du travail comme dans leurs amours.
Plus grave, Éric Sommier, 48 ans, a troqué son costume de patron d’une société de fusion-acquisition de la région lyonnaise pour celui de romancier avec Dix (L’Arpenteur). Il y raconte dans une fiction aux allures de film l’exploit d’un héros anonyme et bien réel, Lucio, patrouilleur à moto, qui sauva dix personnes prisonnières de l’incendie du tunnel du Mont-Blanc qui fit 39 morts le 24 mars 1999.
Avec Léna (Albin Michel), c’est dans une URSS en décomposition, à la fin des années 80, que Virginie Deloffre, pédopsychiatre parisienne quinquagénaire, entraîne le lecteur. L’auteur a appris le russe avant d’écrire, pour mieux sonder l’âme slave de son héroïne.
Et c’est à La Courneuve que commence le fascinant Mimi (Fayard) de Sébastien Marnier, plongée au cœur des frustrations d’ados paumés et adultes ratés.
Ils sont cependant moins que l’an dernier où 85 écrivains effectuaient leur première rentrée (-12,9%). Ces 74 nouveaux venus correspondent à environ 17% de la totalité des 435 romans français publiés d’août à octobre, contre 497 en 2010, selon l’enquête de Livres Hebdo.«Publier le premier roman d’un inconnu, surtout quand les sorties sont si nombreuses, c’est un gros risque...
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