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Kadhafi : "Si la Libye brûle qui pourra la gouverner? Qu'elle brûle"

Une conférence internationale s'est tenue à Paris pour engager la transition démocratique et la reconstruction en Libye.

La photo de Kadhafi sert désormais de "tapis" dans un poste militaire des rebelles, à Tarhuna, au sud-ouest de Tripoli. FRANCISCO LEONG/

Quarante-deux ans, jour pour jour, après la prise du pouvoir par Mouammar Kadhafi, et six mois après le sommet de Paris qui a lancé l'intervention militaire internationale contre le "guide" libyen, une soixantaine de pays et organisations se sont retrouvés jeudi en fin d'après-midi pour une réunion de deux heures. Une conférence de presse finale est prévue en début de soirée.

Étaient présents des membres de la coalition, comme l'Italien Silvio Berlusconi et l'Américaine Hillary Clinton. Mais aussi les patrons de la Ligue arabe Nabil al-Arabi et de l'ONU Ban Ki-moon, ainsi que l'Allemande Angela Merkel et des représentants chinois, russe ou algérien. Seule l'Afrique du Sud boude la conférence.
La secrétaire d’État américaine Hillary Clinton a demandé aux dirigeants de la "Libye nouvelle" de "combattre l'extrémisme", alors que des doutes sont apparus sur certains dirigeants rebelles, jugés proche des islamistes ou d'el-Qaëda. "Les nouvelles autorités libyennes vont devoir travailler avec nous pour s'assurer que les stocks d'armes de Kadhafi ne deviennent pas une menace pour les voisins de la Libye et le monde", a-t-elle demandé lors de cette conférence des "amis de la Libye".

Mais outre les mises en garde, américaines notamment, l'ONU veut avoir un droit de regard sur la transition en cours en Libye et Ban Ki-moon s'est prononcé pour l'envoi rapide d'une mission dans le pays. "J'ai l'intention de travailler étroitement avec le Conseil de sécurité pour mandater une mission de l'ONU, qui devra débuter ses opérations dans un délai le plus court possible", a-t-il dit.

L'heure est désormais à la reconstruction, une "nouvelle ère de coopération avec la Libye démocratique", selon Nicolas Sarkozy. Et aussi au partage du gâteau pétrolier libyen, dont les pays moteurs de la coalition espèrent une large part.
Dès jeudi, l'Union européenne a levé ses sanctions à l'encontre de 28 "entités économiques" libyennes - des ports ainsi que des sociétés du secteur énergétique et bancaire - pour aider au redémarrage de l'économie, a annoncé sa chef de la diplomatie, Catherine Ashton.
Le président du CNT Moustapha Abdeljalil et son numéro 2 Mahmoud Jibril devaient avant tout renouveler leur demande de déblocage des avoirs gelés de la Libye et présenter leurs besoins urgents en matière de reconstruction.
A ce jour, seuls trois enveloppes de 1,5 milliard de dollars ou d'euros chacune ont été libérées des comptes américains, britanniques et français, sur un pactole estimé à plus de 50 milliards de dollars.
Les autres puissances se sont montrées pour le moment très réticentes. Et certains pays, comme la Pologne, ont suggéré une fin de la guerre en échange de leur aide. Jusque-là, la coalition, France en tête, s'y est opposée.

Sur le plan diplomatique, la Russie, suivie par l'Ukraine, a reconnu jeudi matin le CNT comme "autorité au pouvoir". Pékin, qui s'était comme Moscou abstenu lors du vote au Conseil de sécurité de la résolution 1973 qui a permis l'intervention internationale en mars, a dit attacher "de l'importance à la position et au rôle considérable du CNT pour résoudre la crise libyenne". Et le voisin algérien, qui a accueilli sur son sol des enfants et l'épouse de Mouammar Kadhafi, a promis une reconnaissance du CNT dès qu'il aura formé "un nouveau gouvernement représentatif de toutes les régions du pays".
Sur le terrain, les rebelles confortaient leurs positions en attendant de s'attaquer à Syrte, dernière grande ville tenue par les fidèles de Mouammar Kadhafi. Ils ont prolongé d'une semaine leur ultimatum et leur ont laissé jusqu'au samedi 10 septembre pour se rendre.
Mais l'ex-homme fort de Libye a appelé jeudi ses partisans à "poursuivre la résistance", estimant qu'il y a des "divergences" entre les rebelles et l'OTAN, dans des extraits d'un message audio diffusés par la télévision Arrai. "Nous ne nous rendrons pas (...). Nous allons poursuivre le combat", a-t-il lancé. "S'ils veulent une longue bataille, qu'elle soit longue. Si la Libye brûle qui pourra la gouverner ? Qu'elle brûle", a dit l'ex-leader activement recherché par les rebelles depuis la chute de Tripoli la semaine dernière.

Cet appel à la résistance est "désespéré et misérable", a estimé le CNT dans une première réaction. "La révolution a gagné et la plus grande preuve en a été la présence de plus d'un million de personnes lors de la prière du Fitr sur la Place" verte mercredi, a déclaré le "ministre" de l'Intérieur de l'exécutif du Conseil national de transition, Ahmed Darrat, à Tripoli lors d'un point de presse.

Quarante-deux ans, jour pour jour, après la prise du pouvoir par Mouammar Kadhafi, et six mois après le sommet de Paris qui a lancé l'intervention militaire internationale contre le "guide" libyen, une soixantaine de pays et organisations se sont retrouvés jeudi en fin d'après-midi pour une réunion de deux heures. Une conférence de presse finale est prévue en début de soirée.
Étaient...