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Dernières Infos - Crise financière

Jacques Delors: l'euro et l'Europe sont au bord du gouffre

Dans un entretien accordé au quotidien belge Le Soir et au journal suisse Le Temps, l'ancien ministre français des Finances, jacques Delors, âgé de 86 ans, estime que le sommet franco-allemand de mardi dernier n'a pas apporté les réponses nécessaires à la crise de la dette lorsqu'il a refusé de lancer des euro-obligations.

« Ouvrons les yeux : l'euro et l'Europe sont au bord du gouffre », affirme Jacques Delors dans cet entretien publié jeudi. « Et pour ne pas tomber, le choix me paraît simple : soit les Etats membres acceptent la coopération économique renforcée, que j'ai toujours réclamée, soit ils transfèrent des pouvoirs supplémentaires à l'Union. La seconde option étant refusée par une majorité des Vingt-sept, reste la première... », ajoute l'ancien président de la Commission européenne.

Lors de la rencontre entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel mardi dernier, les deux dirigeants ont proposé de créer un gouvernement économique de la zone euro, qui se réunira au moins deux fois par an avec un président stable, et une taxation des transactions financières. « Tel quel, cela ne servira à rien. Le dialogue franco-allemand se poursuit et je m'en réjouis, mais Mme Merkel, une fois encore, n'a fait aucune concession sur le fond », estime celui qui fut un des pères fondateurs de la monnaie unique lors de la rédaction du traité de Maastricht.

Jacques Delors propose de mutualiser partiellement les dettes des Etats jusqu'à hauteur de 60% de leur produit intérieur brut, le seuil maximal retenu dans le Traité de Maastricht pour la participation à la monnaie unique. Ces euro-obligations sont, selon lui, indispensables. « Car si on ne le fait pas, les marchés continueront de douter », tranche-t-il.

L’ancien président de la Commission européenne se montre critique dans l’entretien, affirmant que « les dirigeants européens sont passés à côté des réalités ». « Comment peuvent-ils penser que les marchés vont croire aux promesses du sommet de la zone euro, le 21 juillet, s'il faut attendre la fin de septembre pour les transformer en actes ? », demande-t-il. Assez pessimiste, Jacques Delors estime que si la crise de la dette ne peut être résolue, l'Europe se délitera et deviendra un simple espace de libre-échange.

Dans un entretien accordé au quotidien belge Le Soir et au journal suisse Le Temps, l'ancien ministre français des Finances, jacques Delors, âgé de 86 ans, estime que le sommet franco-allemand de mardi dernier n'a pas apporté les réponses nécessaires à la crise de la dette lorsqu'il a refusé de lancer des euro-obligations.
« Ouvrons les yeux : l'euro et l'Europe sont au bord du gouffre...