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Salva Kiir, premier président du Sud-Soudan indépendant

Salva Kiir, un géant de la grande tribu sudiste Dinka reconnaissable entre mille avec son éternel chapeau de cow-boy vissé sur la tête, devient samedi le premier président du Sud-Soudan indépendant.
A la tête de la plus jeune nation au monde, Salva Kiir Mayardit héritera d'une tâche colossale: bâtir un pays ravagé par 22 ans de guerre civile.
Fidèle catholique, tourné vers l'Afrique noire, béni par l'Occident, il est tout à l'opposé de son ancien rival Omar el-Béchir, arabe nordiste, dévot musulman, au ban de la communauté internationale.
Doté d'un leadership plutôt effacé et d'un magnétisme discret, il est pourtant celui qui s'est opposé au président Béchir pendant une grande partie de la guerre civile Nord-Sud qui a coûté la vie à deux millions de personnes entre 1983 et 2005.
"Nous ne reviendrons pas à la guerre, cela n'aura pas lieu. Nous avons suffisamment combattu", a-t-il lancé en mai 2011 alors que des combats entre forces nordistes et sudistes notamment dans la province contestée d'Abyei avaient fait rage.
En 2005, quelques mois après la fin des hostilités, il émerge comme leader après la mort de John Garang, chef historique de la rébellion sudiste, dans un mystérieux crash d'hélicoptère en Ouganda.
Contrairement à John Garang, chantre d'un Soudan fédéral uni, laïque et démocratique, "Salva" est un ardent défenseur de la sécession du Sud, ce qui ne l'a pas empêché d'être premier vice-président du Soudan, en plus de président jusque-là de la région semi-autonome du Sud-Soudan.
Certains regrettent que la vision de John Garang n'ait pas été concrétisée, mais lors du référendum sur l'indépendance organisé en janvier dernier, près de 99% des Sudistes ont dit "oui" à la séparation avec le Nord.
Il y a deux ans, Salva Kiir donnait déjà le ton: le référendum, c'est un choix entre devenir "un citoyen de second rang dans votre propre pays", ou bien "une personne libre dans un pays indépendant".
"Salva Kiir n'est pas flamboyant, il n'est pas très communicatif, mais il a néanmoins réussi à mener sa barque avec succès jusqu'au référendum", selon un observateur de la politique soudanaise. "Il est aussi parvenu à rallier jusqu'à un certain point certains de ses opposants au Sud".
La fadeur des discours de ce fervent chrétien de 60 ans qui prêche chaque dimanche à la cathédrale Sainte-Thérèse de Juba, tranche toutefois avec la verve de M. Béchir, un islamiste patriote et pragmatique qui fait précéder ses discours aux accents populistes d'un pas de danse, en remuant sa canne dans les airs.
Malgré des différends coriaces, les deux hommes ont cohabité ces cinq dernières années à la tête de l'Etat, signe de la relation complexe entre Nordistes et Sudistes.
Deux personnages que la religion, la langue et les moeurs séparent, mais qui partagent pourtant une histoire commune, marquée par une propension aux querelles qui se terminent autour d'une tasse de thé.
Juste après le référédum, Salva Kiir soutenait que Nord et Sud ne pouvaient "être ennemis".
Mais si les personnalités politiques occidentales ne se pressent pas aux portes du président Béchir, sous le coup de mandats d'arrêt internationaux pour génocide et crimes contre l'humanité au Darfour, elles se font toujours un devoir de rencontrer "Salva" lors de leurs sauts de puce à Juba.
Samedi, les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne et les Nations unies seront représentés à la cérémonie d'indépendance.
Salva Kiir, un géant de la grande tribu sudiste Dinka reconnaissable entre mille avec son éternel chapeau de cow-boy vissé sur la tête, devient samedi le premier président du Sud-Soudan indépendant.A la tête de la plus jeune nation au monde, Salva Kiir Mayardit héritera d'une tâche colossale: bâtir un pays ravagé par 22 ans de guerre civile.Fidèle catholique, tourné vers l'Afrique...