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Actualités - Révolte

Plus d'un million de Syriens à Assad : "Dégage" !

Six manifestants tués et au moins 12 blessés ; "Le temps presse pour le régime syrien", avertit Washington.

Plus de 500 000 personnes ont manifesté à Hama, estime le président de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme Rami Abdel-Rahmane, selon qui il s'agit de "la plus grande manifestation depuis le déclenchement de la Révolution en Syrie. Photo tirée d'une vidéo Youtube./

Fidèles au rendez-vous, plus d'un million de personnes ont défilé dans plusieurs villes de Syrie pour une journée baptisée 'Dégage" par les militants pour la démocratie, ce qui constitue "la plus grande manifestation" depuis le début du mouvement de contestation, ont affirmé des militants sur place."Dégage", un message adressé au président Bachar el-Assad dont le régime est contesté depuis le 15 mars. "C'est le vendredi de "Dégage". Nous ne t'aimons pas. Dégage, toi et ton parti. Le peuple veut renverser le régime", est-il écrit sur la page de la "Syrian Revolution 2011", moteur de la contestation.

 Sur le terrain, les forces de sécurité ont fait six morts et au moins 12 blessés parmi les contestataires. Trois manifestants ont été tués à Homs, selon le chef de l'Organisation nationale des droits de l'Homme, Ammar Qorabi, basé en Égypte. Pour sa part, la télévision officielle syrienne a signalé deux blessés dans les rangs des forces de l'ordre à Homs. Deux manifestants ont également été abattus à Damas, dans le quartier de Qadam, et un autre à Daraya, près de la capitale, par "les forces de l'ordre", selon Ammar Qorabi. Une personne a en outre été tuée à Lattaquié, sur la côte, par une grenade lancée d'une voiture, a-t-il ajouté.  Par ailleurs, des explosions ont été entendues vendredi matin dans le quartier de Raml al-Chamali de cette cité portuaire du Nord-Ouest, a dit un militant, sans pouvoir préciser leur nature.

Comme chaque vendredi, le mouvement de protestation a commencé après la prière hebdomadaire dans plusieurs villes du pays, dont notamment Alep, Damas, Homs  et Hama.

"Plus de 500 000 personnes" ont manifesté à Hama, ville située à 210 km au nord de Damas, a assuré le président de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme Rami Abdel-Rahmane, selon lequel il s'agit de "la plus grande manifestation (contre le régime) depuis le déclenchement de la Révolution en Syrie", le 15 mars. Les participants à ce rassemblement ont scandé des slogans hostiles au régime et appelant à la liberté.

À Homs, à 160 km au nord de la capitale syrienne, "plus de 100 000 personnes ont participé aux manifestations dans plusieurs quartiers", a également raconté un militant des droits de l'Homme.

À Alep, où les forces de l'ordre ont arrêté trois contestataires, des manifestations ont eu lieu dans le quartier d’Achrafieh, près de la mosquée Badawi, ainsi que dans le quartier d’Afrin, d’après la page facebook "Syrian News Network". Des rassemblements ont également eu lieu à Ayn al-Arab, dans la province d’Alep, selon Al-Jazira. Des milliers de personnes se sont en outre rassemblées dans la province d'Idleb (nord-ouest) et dans les régions kurdes du Nord-Est, à Amouda et à Hassaké. Parallèlement, à la frontière syro-libanaise, une centaine de Syriens auraient quitté le village de Qusayr vers le Liban, selon Al-Jazira.

De son côté, la télévision officielle a montré des manifestations en faveur du chef de l'État dans les villes d'Alep et de Soueida (sud). Les personnes présentes agitaient des drapeaux syriens et scandaient : "Dieu, la Syrie, Bachar et c'est tout".

Face à la persistance du régime syrien à réprimer la contestation dans le sang, la communauté internationale a encore une fois hausssé le ton. La secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, a condamné les violences à Alep et a affirmé qu’" il est parfaitement évident que le temps presse pour le gouvernement syrien". "Je suis blessée par les récentes informations sur la poursuite des violences à la frontière et à Alep, où des manifestants ont été battus, attaqués au couteau par des groupes organisés par le gouvernement et par les forces de l'ordre", a-t-elle lancé. Elle a également dénoncé "l'incohérence" de Damas, qui a autorisé une réunion de l'opposition avant d'engager de nouvelles actions de répression, donnant le choix au régime syrien entre "un processus politique sérieux" et "une résistance de plus en plus organisée". Washington avait étendu mercredi ses sanctions visant la Syrie aux services de sécurité.

Près de quatre mois après le début des troubles, l'OTAN a pour sa part condamné l'attitude du régime syrien, excluant toutefois une intervention militaire.

Les figures de l'opposition syrienne ont eu aussi leur mot à dire face à la violence. "Le peuple syrien connaît sa voie; il a une vision claire, il n'acceptera pas moins qu'un véritable changement politique. Il sait que le changement signifie la chute du régime et le régime le sait très bien", a déclaré Yassine Haj Saleh, une figure de proue de l'opposition, aux comités de coordination de la Révolution qui chapeautent les manifestants. "Malgré la solution sécuritaire choisie par le régime et l'encerclement des villes (...), le régime n'a pas réussi à arrêter les manifestations, ni à amener les insurgés à faire usage de violence. Le message est le suivant : la Révolution syrienne est et demeurera pacifique", a de son côté affirmé Mazen Darouiche, un militant des droits de l'Homme.

Fidèles au rendez-vous, plus d'un million de personnes ont défilé dans plusieurs villes de Syrie pour une journée baptisée 'Dégage" par les militants pour la démocratie, ce qui constitue "la plus grande manifestation" depuis le début du mouvement de contestation, ont affirmé des militants sur place."Dégage", un message adressé au président Bachar el-Assad dont le régime est...