Il sera demandé au procureur l'ouverture d'enquêtes contre les membres de l'ancien régime "susceptibles" d'avoir commis des "crimes de sang", "des achats d'armes" ou des "détournements d'argent", a déclaré le ministre, Jeannot Ahoussou Kouadio.
Il a indiqué que cela pourrait concerner notamment "les membres du gouvernement" de l'ex-chef d'Etat Laurent Gbagbo, arrêté lundi dans sa résidence, mais aussi des journalistes de la Radio-télévision ivoirienne (RTI), qui a été un puissant intrument de propagande du pouvoir en place de 2000 à 2011.
Ces enquêtes viseront au final "tous les citoyens ivoiriens qui auront eu un comportement infractionnel", a-t-il ajouté, précisant que "ce sera aux juges de définir les infractions".
M. Gbagbo a été arrêté le 11 avril par les Forces républicaines (FRCI) du président Ouattara, appuyées par la France et l'ONU après une guerre de dix jours dans Abidjan et près de cinq mois de crise post-électorale qui ont fait quelque 900 morts selon les Nations unies.
Il a été placé mercredi en résidence surveillée dans le nord du pays. Son épouse Simone, un faucon de son régime, est retenue au Golf hôtel d'Abidjan, QG de M. Ouattara, avec une cinquantaine d'autres personnes interpellées lors de l'arrestation de l'ex-président.
Le nouveau chef d'Etat a d'ores et déjà indiqué qu'il demanderait au ministre de la Justice d'"engager une procédure judiciaire à l'encontre de Laurent Gbagbo, de son épouse et de ses collaborateurs". "Il leur sera réservé une procédure digne et leurs droits seront respectés", a-t-il assuré.
M. Ouattara a également déclaré cette semaine qu'il demanderait à la Cour pénale internationale (CPI) "d'engager des investigations" sur les massacres survenus dans l'Ouest du pays.
Ses propres troupes sont accusées d'être responsables de certaines tueries dans l'Ouest, survenues notamment fin mars à Duekoué, à l'occasion de l'offensive des FRCI lancée à partir de cette région, qui a mené à la chute du régime Gbagbo.
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