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Syrie : nouveaux appels à manifester après les promesses de Bachar el-Assad

De nouveaux appels à manifester ont été lancés dimanche en Syrie, au lendemain de la promesse du président Bachar el-Assad d'abroger d'ici une semaine la loi d'urgence emblématique du régime autoritaire en place depuis près de 50 ans, une mesure jugée insuffisante par une figure de l'opposition.

De nouveaux appels à manifester ont été lancés dimanche sur Facebook. /

"C'est un pas qui n'est pas suffisant, il faut l'accompagner d'une réforme de la justice qui est corrompue", a déclaré l'avocat syrien et défenseur des droits de l'Homme Haytham Maleh.
"L'intervention des services de sécurité dans la vie des gens doit cesser, et il faut laisser les protestataires manifester", a ajouté cette personnalité de la société civile arrêtée en octobre 2009 et libérée le mois dernier. Il a demandé la libération de tous les détenus politiques et de conscience.
Pour M. Maleh, l'article 8 de la Constitution stipulant que le parti Baas est le dirigeant de la société et de l'État doit aussi "être annulé".
Par ailleurs, de nouveaux appels à manifester ont été lancés sur Facebook. "Le peuple syrien a défini son objectif. Le jour de l'indépendance, c'est le jour de la liberté dans tous les gouvernorats", affirment les organisateurs.
Le pays célébrait en effet dimanche la fête de l'indépendance, et la télévision a montré une cérémonie à laquelle assistaient les vétérans du régime, notamment les dirigeants du commandement du parti Baas.
Dès samedi soir, un sit-in avait rassemblé quelque 2 000 personnes à Douma, à 15 km au nord de Damas, pour réclamer la libération de proches ayant été interpellés la veille, selon le président de la Ligue syrienne des droits de l'Homme, Abdel Karim Rihaoui.
L'agence officielle Sana a aussi fait état de 2 000 manifestants à Deraa (sud), où a débuté la contestation, en scandant des slogans pour la liberté et la levée de la loi d'urgence.
Des manifestations avaient rassemblé vendredi des dizaines de milliers de personnes à travers tout le pays, l'une des mobilisations les plus importantes depuis le début du mouvement.
Dans son discours, le deuxième depuis le début des protestations le 15 mars, le président Assad a indiqué samedi que la commission juridique sur la loi d'urgence avait "élaboré une série de propositions en vue d'une nouvelle législation". Ces propositions seront soumises au gouvernement qui promulguera des lois (...) dans une semaine maximum".
Il a aussi évoqué une future loi sur les manifestations qui "protège les biens privés et publics de tout acte de sabotage".
Alors que, selon Amnesty International, au moins 200 personnes ont été tuées depuis le début du mouvement de contestation il y a un mois, la plupart par les forces de sécurité ou par des policiers en civil, Bachar el -Assad a exprimé sa "peine" pour les personnes mortes et blessées.
Il a aussi reconnu l'existence d'un "fossé entre le citoyen et les institutions de l'État", un fossé qui "doit être rapidement comblé". Il a appelé le gouvernement à lutter contre la corruption, à trouver des solutions au chômage, à assurer la sécurité dans le pays et à "respecter la dignité du citoyen".
Dimanche, le quotidien du parti au pouvoir, al-Baas, a estimé que le président avait ouvert la voie d'un "dialogue approfondi". "Il s'agit d'une nouvelle approche générale des préoccupations des Syriens qui cherchent à améliorer leur niveau de vie et souhaitent des réformes généralisées", selon le journal.
"C'est un pas qui n'est pas suffisant, il faut l'accompagner d'une réforme de la justice qui est corrompue", a déclaré l'avocat syrien et défenseur des droits de l'Homme Haytham Maleh."L'intervention des services de sécurité dans la vie des gens doit cesser, et il faut laisser les protestataires manifester", a ajouté cette personnalité de la société civile arrêtée en...