Des responsables de l'Alliance égyptienne pour la supervision des élections, qui regroupe 123 associations, ont notamment dénoncé lors d'une conférence de presse des restrictions pour l'accès de leur personnel aux bureaux de vote.
"Au moment où le gouvernement refuse la supervision internationale, il refuse également pratiquement la supervision de la société civile", a déclaré Hafez Abou Seada, directeur de l'Organisation égyptienne des Droits de l'Homme (OEDH).
Le pouvoir égyptien, qui refuse catégoriquement la présence d'observateurs étrangers demandée notamment par les Etats-Unis, fait valoir que la supervision par des ONG locales est suffisante pour garantir la régularité du scrutin.
Mais M. Abou Seada a dénoncé le fait que ces observateurs égyptiens devaient, en plus de l'agrément de la haute commission électorale, obtenir aussi celui des présidents des bureaux de vote pour pouvoir faire leur travail.
"Si nos observateurs ne peuvent pas rentrer dans les bureaux de vote sans une permission préalable des responsables des bureaux, et s'ils ne peuvent pas poser des questions sur le déroulement du scrutin, nous n'allons pas superviser les élections", a-t-il déclaré.
"Nous en appelons au président Hosni Moubarak qui a promis des élections libres pour qu'il intervienne immédiatement pour permettre à la société civile d'exercer son rôle", a-t-il ajouté.
M. Abou Seada a assuré que quatre personnes avaient déjà trouvé la mort au cours de la campagne, sans toutefois donner plus de détails, et prévenu que les violences pourraient s'aggraver.
"Jusqu'à présent il y a eu quatre morts dans la campagne électorale, en 2005 (lors des précédentes législatives) il y a eu au total 14 morts et cette année, nous nous attendons à nombre de victimes beaucoup plus important", a-t-il déclaré.
Des violences ont eu lieu vendredi dernier entre partisans des Frères musulmans et forces de l'ordre à Alexandrie (nord) et plusieurs localités du delta du Nil notamment.
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