RSF, qui relève que cette publication intervient "deux semaines après le retrait de la dernière brigade de combat de l'armée américaine d'Irak", indique avoir "recensé 230 cas de journalistes et de collaborateurs des médias tués dans le pays depuis le début du conflit", dont "172 journalistes".
L'organisation relève que parmi ces journalistes figurent des "Irakiens à 87%", mais aussi que la capitale Bagdad a été le théâtre d'un grand nombre de ces décès (77).
"Si l'intervention des Etats-Unis a mis un terme au régime de Saddam Hussein et permis un développement important des médias irakiens, le bilan humain de la guerre et des années de violences (...) qui ont suivi est tout simplement catastrophique", poursuit RSF.
La sortie de ce rapport intervient le jour-même d'un nouveau meurtre d'un journaliste de la chaîne publique Al-Iraqiya, dans l'ouest de Bagdad.
"Ryad al-Saraï, qui présentait et produisait des émissions religieuses et politiques, a été tué vers 06H00 (03H00 GMT) dans le quartier de Mansour, alors qu'il se rendait à Kerbala", à 110 km au sud de Bagdad, a indiqué à l'AFP Ahmed al-Mullah, un autre présentateur d'Al-Iraqiya.
Des agents de la circulation n'ont pas entendu les coups de feu mais ont vu son véhicule sortir de la route puis s'immobiliser brutalement, a-t-il ajouté.
"Ils se sont rendu compte qu'une arme munie d'un silencieux avait été utilisée", a-t-il dit.
Né en 1975, Ryad al-Saraï avait rejoint al-Iraqiya en 2005. Outre des programmes politiques, il y présentait plusieurs émissions religieuses où il tentait de rapprocher les points de vue entre sunnites et chiites.
Il avait également des responsabilités administratives dans le quartier chiite de Choula, dans le nord-ouest de la capitale.
"Cela porte à quinze le nombre de journalistes de cette chaîne tués depuis la chute de Saddam Hussein", relève RSF, réclamant l'ouverture d'une enquête et jugeant qu'il "serait déplorable que l'impunité s'installe dans cette affaire".
Dans son rapport, le troisième depuis 2003, RSF souligne également le nombre élevé d'enlèvements de journalistes, "plus de 93", dont "32 ont été exécutés".
"L'Irak a été pendant plusieurs années le plus grand marché aux otages du monde", déclare-t-elle.
L'organisation de défense de la liberté de la presse note enfin que, "soupçonnés de collaboration avec les groupes insurgés, les journalistes irakiens ont également fait l'objet de nombreuses arrestations pendant la guerre, que ce soit par la jeune administration irakienne ou par l'armée américaine".
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