Ennemi juré à droite du président français, Dominique de Villepin appelle, dans une tribune au quotidien Le Monde, chaque Français à "réagir en conscience, quels que soient son âge et sa condition et où qu'il se trouve, à Paris ou en province, pour marquer à sa façon son refus de cette dérive inacceptable".
L'ex-Premier ministre, qui ambitionne d'être candidat à l'élection présidentielle de 2012, évoque un "devoir de refus" à l'égard de la politique sécuritaire de Nicolas Sarkozy, qui s'est traduite la semaine dernière par plus de 200 expulsions très médiatiques de Roms vers la Roumanie et la Bulgarie.
"Il y a aujourd'hui sur notre drapeau une tache de honte", écrit-il.
"Il y a aujourd'hui un devoir à remplir pour tous les républicains de France (...) face à la tache qui menace de flétrir l'idée même que nous nous faisons de la France. Un devoir de refus. Un devoir de rassemblement", ajoute-t-il.
Après plusieurs faits divers médiatiques, Nicolas Sarkozy avait annoncé fin juillet, dans un discours à Grenoble (centre-est) que les camps illégaux de Roms seraient démantelés et certains criminels d'origine étrangère déchus de leur nationalité française.
Ces mesures établissant un lien entre immigration et insécurité ont suscité de nombreuses critiques à gauche et à l'étranger, ainsi que de responsables de l'Eglise catholique. Mais le gouvernement affirme que cette politique "rassemble les Français" lassés, selon lui, des actes de délinquance et des incivilités.
"Il aura suffi d'un discours à Grenoble et d'un été, d'un seul été, pour que tout bascule, de la lutte contre l'insécurité à l'indignité nationale. Je dis bien +nationale+ car le président de la République nous engage tous", affirme Dominique de Villepin, appelant à "préparer l'alternative républicaine qui s'impose".
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