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Inondations en France : 22 morts et peut-être d'autres victimes

Les opérations de secours se poursuivaient jeudi pour retrouver des personnes disparues après les inondations historiques qui ont fait 22 morts dans le sud-est de la France, tandis que des interrogations apparaissent sur la prévention des risques naturels.

Le bilan reste provisoire et les autorités n'excluent pas de retrouver d'autres victimes sous les amoncellements de débris ou avec le retrait des eaux.

"La décrue a commencé mais elle n'est pas totale et des zones restent inaccessibles", selon le colonel des pompiers Jacques Baudot, précisant que les secours doivent fouiller une à une les voitures, mobil-homes et maisons dévastés.

Même si quelques orages accompagnés de pluie ont à nouveau éclaté dans la nuit, faisant renaître la peur chez les habitants, chacun essayait jeudi de reprendre un semblant de vie normale malgré les innombrables difficultés.

Quelque 104.000 foyers sont à nouveau privés d'électricité dans le département du Var, les mesures de rétablissement n'ayant pas tenu. Près de 20.000 personnes n'ont toujours pas accès au téléphone fixe.

Pour assurer l'approvisionnement en eau potable, la préfecture a réquisitionné des citernes et fait acheminer des bouteilles d'eau.

Pour les habitants, l'heure était au nettoyage des maisons mais aussi des commerces et entreprises, et il faudra des jours, voire des semaines, pour évaluer l'impact, notamment économique, de la catastrophe.

Selon les autorités locales, les victimes sont principalement des personnes âgées.

Le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux, qui s'est rendu sur les lieux mercredi, a évoqué "une catastrophe sans précédent dans la région". L'Elysée a annoncé la venue du président Nicolas Sarkozy en début de semaine prochaine.

Selon Météo France, ces crues revêtent un "caractère exceptionnel" et il faut remonter à 1827 pour en retrouver une de cette ampleur. Mais des critiques se font déjà entendre sur le manque de préparation aux catastrophes en France.

Au moment même où les inondations dévastaient la région de Draguignan, le Sénat déplorait ainsi mercredi des "déficiences" dans la gestion du risque d'inondations en France, selon le pré-rapport de sa mission d'information sur la tempête Xynthia, qui avait fait 53 morts le 28 février dans l'ouest de la France.

"On peut éviter les morts", a souligné jeudi le sénateur Alain Anziani, rapporteur de la mission d'information, s'exprimant à propos des inondations de Draguignan.

"Il y a un problème de transmission de l'information et d'alerte", notamment à propos des conducteurs retrouvés noyés dans leurs véhicules, a-t-il relevé sur l'antenne de la chaîne de télévision France 24.

Pour les sénateurs de la mission, "la France demeure peu sensible à des risques qui se reproduisent régulièrement" sur son territoire, alors même que "l'inondation est le premier des risques de catastrophes naturelles" et qu'elle concerne deux communes sur trois.

"L'urbanisation excessive dans des zones sensibles, la déficience des digues et de leur gouvernance, la complexité des dispositifs d'alerte et de prévision sont des questions débattues depuis des années, mais dont les réponses, souvent quasi-unanimes, restent lettre morte", ont-ils écrit dans leur pré-rapport.

Pour sa part, la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Chantal Jouanno, a estimé que ces catastrophes meurtrières "nous renvoient à nos insuffisances", et elle a admis une sous-estimation de certains risques.

La mission propose notamment que tous les permis de construire dans les zones à risque soient systématiquement contrôlés.

Les opérations de secours se poursuivaient jeudi pour retrouver des personnes disparues après les inondations historiques qui ont fait 22 morts dans le sud-est de la France, tandis que des interrogations apparaissent sur la prévention des risques naturels.
Le bilan reste provisoire et les autorités n'excluent pas de retrouver d'autres victimes sous les...