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Flottille: Israël crée sa commission d'enquête, Turcs et Palestiniens fâchés

Le gouvernement israélien a entériné lundi la création d'une "commission publique indépendante", avec observateurs étrangers, pour enquêter sur l'interception sanglante d'une flottille en route pour Gaza, une décision qui n'a convaincu ni la Turquie ni les Palestiniens.

Les autorités israéliennes ont catégoriquement rejeté le principe d'une mission internationale./

Le cabinet Netanyahu a approuvé à l'unanimité la mise en place de cette commission qui a pour objet de vérifier la conformité au droit international de l'arraisonnement controversé du 31 mai et du blocus maritime imposé à Gaza.

"Je suis convaincu que l'exposition des faits prouvera qu'Israël a agi de façon défensive conformément aux critères" du droit international, a déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

La création de la commission répond à deux impératifs, a expliqué M. Netanyahu: "Préserver la liberté d'action de nos soldats et prouver que nos actions étaient justifiées" sur le plan légal.

Mais si Washington et Paris ont salué l'annonce israélienne -les États-Unis ont évoqué une "avancée importante"-, la Turquie, elle, a rétorqué: "Toute enquête menée unilatéralement par Israël n'aura pour nous aucune valeur".

"Nous n'avons pas du tout confiance dans le fait qu'Israël, un pays qui a perpétré une telle attaque sur un convoi civil dans les eaux internationales, mènera une enquête impartiale", a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu.

Neuf ressortissants turcs ont été tués lors de l'assaut des commandos de marine israéliens contre le ferry Mavi Marmara, navire amiral de la "Flottille de la liberté" qui tentait de "briser" le blocus de Gaza instauré par Israël en 2006.

Ankara insiste sur la création d'une commission d'enquête "sous le contrôle direct des Nations unies", avec participation de la Turquie et d'Israël.

"Si une commission internationale n'est pas mise en place et si les demandes justifiées de la Turquie continuent d'être ignorées, la Turquie aura le droit de revoir unilatéralement ses liens avec Israël et de mettre en place des sanctions", a averti le chef de la diplomatie turque.

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a également jugé que le format de la commission israélienne ne "correspond pas" à celui proposé par le Conseil de sécurité de l'ONU.

Au lendemain du raid israélien, le Conseil de sécurité de l'ONU avait réclamé "une enquête impartiale, crédible et transparente conforme aux critères internationaux".

Le porte-parole du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a lui aussi émis des réserves en soulignant lundi que l'appel pour une enquête internationale restait "sur la table" et que le secrétaire général espérait "une réponse israélienne positive".

A Gaza, le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle le territoire depuis trois ans, a affirmé qu'"en refusant la formation d'une commission d'enquête internationale sur le massacre de la flottille, Israël se condamne lui-même".

Les autorités israéliennes ont catégoriquement rejeté le principe d'une mission internationale.

Mais, "étant donné les aspects internationaux uniques de l'incident", elles ont fait appel à deux observateurs étrangers "de stature internationale dans les domaines du droit militaire et des droits de l'Homme": Lord Trimble, un ancien Premier ministre protestant d'Irlande du Nord et prix Nobel de la paix 1998, et Ken Watkin, un ex-avocat général de l'armée canadienne.

Leur mandat sera toutefois limité: ils n'auront pas de droit de vote.

La commission est présidée par un juge en retraite de la Cour suprême israélienne, Yaakov Tirkel, 75 ans, conservateur et réputé indépendant d'esprit.

Persifleurs, la plupart des commentateurs sont persuadés que cet organisme est destiné à justifier a posteriori le "fiasco" israélien en haute mer.


Le cabinet Netanyahu a approuvé à l'unanimité la mise en place de cette commission qui a pour objet de vérifier la conformité au droit international de l'arraisonnement controversé du 31 mai et du blocus maritime imposé à Gaza.
"Je suis convaincu que l'exposition des faits prouvera qu'Israël a agi de façon...