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Kirghizstan : 62 morts dans les violences, appel à l'aide militaire russe

La présidente par intérim du Kirghizstan a appelé samedi la Russie à lui apporter une aide militaire afin de venir à bout des violences ethniques qui ont fait au moins 62 morts dans le sud de ce pays stratégique d'Asie centrale, où la situation est "hors de contrôle".

"J'ai signé une lettre adressée au (président russe) Dmitri Medvedev lui demandant d'envoyer des forces au Kirghizstan", a déclaré la présidente par intérim, Rosa Otounbaïeva lors d'une allocution télévisée.

"Depuis hier (vendredi), la situation est devenue hors de contrôle. Nous avons besoin de forces militaires extérieures pour ramener la situation sous contrôle", a-t-elle ajouté, après une deuxième journée de violences qui ont fait au moins 62 morts et plus de 800 blessés, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé.

Le gouvernement provisoire, qui s'est emparé du pouvoir après un soulèvement populaire début avril à l'origne de la fuite du président Kourmanbek Bakiev, a également appelé les officiers retraités de la police et de l'armée à se rendre dans la région d'Och, dans le Sud, pour aider à "empêcher la guerre civile".

"Les autorités seront reconnaissantes envers tous les volontaires qui sont prêts à aider à prévenir la guerre civile dans le sud du Kirghizstan", a déclaré l'un de ses responsables, Azimbek Beknazarov.

Mme Otounbaïeva s'est entretenue avec le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, lors d'un entretien téléphonique vendredi soir, pour lui faire part de la situation dans cette ancienne république soviétique, a indiqué de son côté le gouvernement russe.

"Les échanges de tirs se poursuivent, on peut les entendre partout, plusieurs immeubles sont en flammes, les gens sont effrayés", a déclaré M. Azimbek Beknazarov, qui s'est rendu dans le Sud du pays.

"Les policiers et les militaires déployés sur place tombent déjà de fatigue, ils dorment sur les routes qu'ils surveillent (...). Nous n'aurons pas assez de forces (pour assurer la sécurité, ndlr) dans les deux jours à venir, si on n'a pas d'aide supplémentaire", a-t-il affirmé.

Des milliers de femmes et d'enfants ouzbeks ont fui les violences en se rendant à Markhamat à la frontière proche de l'Ouzbékistan voisin, a constaté un journaliste de l'AFP, ce qui pourrait déboucher sur une crise humanitaire.

La frontière du côté de l'Ouzbékistan est fermée.

Selon l'agence de presse kirghize KABAR, des groupes de manifestants ont attaqué des automobilistes à Bichkek, la capitale, en s'emparant de leurs voitures pour se rendre à Och, deuxième ville du pays.

L'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW), basée à New York, a appelé la communauté internationale à soutenir le gouvernement kirghiz, pour empêcher que les troubles ethniques ne dégénèrent.

"Il n'y a pas de temps à perdre", a dit Andrea Berg, une responsable de HRW retranchée dans une maison à Och depuis le début des violences.

"Il y a de nombreux blessés dans les quartiers mahallas (ouzbeks) d'Och. Leur nombre pourrait atteindre plusieurs milliers", a-t-elle dit dans un communiqué.

Les violences à Och ont commencé dans la nuit de jeudi à vendredi par des bagarres entre Ouzbeks et Kirghiz qui ont dégnéré. Des voitures ont été cassées et brûlées, et des immeubles d'habitation incendiés.

La stabilité du Kirghizstan est primordiale, notamment pour la Russie et les Etats-Unis qui y disposent de bases militaires, dont l'une est essentielle au déploiement des troupes américaines en Afghanistan.

Depuis la révolution d'avril dernier, qui avait fait 87 morts et conduit à la chute du régime de M. Bakiev, le Kirghizstan a connu plusieurs vagues de violences.

La présidente par intérim du Kirghizstan a appelé samedi la Russie à lui apporter une aide militaire afin de venir à bout des violences ethniques qui ont fait au moins 62 morts dans le sud de ce pays stratégique d'Asie centrale, où la situation est "hors de contrôle".
"J'ai signé une lettre adressée au (président russe)...