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Économie - Liban - Conférence

Fair Trade Lebanon, ou l’itinéraire d’une success story à la saveur équitable

Le commerce équitable commence à se frayer un chemin de plus en plus vaste dans le paysage commercial libanais, comme en témoigne l'adhésion récente de FTL au réseau international de commerce équitable, WTFO, et la vente de ses produits dans quelques points de ventes libanais.
« Les efforts de Fair Trade Lebanon (FTL) sont aujourd'hui couronnés par son adhésion au réseau international de commerce équitable, la World Fair Trade Organization (WFTO) », a souligné Benoît Berger, le responsable de FTL, au cours d'une conférence de presse mardi soir, organisée à Tawlet Souk el-Tayyeb, à Mar Mikhaël. Cette organisation non gouvernementale (ONG), qui vise depuis son établissement en 2006 à établir des échanges plus équitables entre producteurs et consommateurs, est en effet devenue membre à part entière de ce réseau à la renommée internationale. Elle a également réussi à commercialiser, depuis deux mois déjà, ses produits au Liban, alors que ceux-ci, issus de 14 coopératives agricoles libanaises, étaient jusque-là destinés uniquement à l'export.

« Trade not Aid »
FTL a été créé suite à la visite, en 2000, de quelques passionnés du territoire/terroir libanais au Sud-Liban, notamment Philippe Adaimi, Samir Abdel Malak, Johanne Karkour, Gabriel Debbané et Jad Bitar, qui ont décidé, au lendemain de cette randonnée insolite, de fonder une association pour soutenir les petits producteurs du sud au nord du pays en passant par la Békaa. Celle-ci a officiellement vu le jour en mars 2006, quelques mois avant l'éclatement de la guerre de juillet. « Le but était de faire en sorte que les producteurs puissent rester dans leurs villages d'origine et y vivre dignement », souligne Philippe Adaimi, cofondateur de FTL.
Le commerce équitable (CE), rappelons-le, est une stratégie de partenariat commercial qui promeut les valeurs de solidarité et de transparence dans l'objectif de parvenir à une meilleure équité dans le commerce mondial. Ainsi, la devise du CE est « Trade not Aid », c'est-à-dire « échanger et non pas aider ». Samir Abdel Malak souligne à ce propos que l'idée de base était de faire en sorte que les producteurs puissent subvenir à leurs besoins à travers leur travail et non pas par le biais d'aides financières qui n'offrent pas de solutions durables et enferment les producteurs dans une situation d'attente passive.

Des chiffres qui en disent long
Les produits de FTL commercialisés sous le label « Saveurs équitables/terroirs du Liban » se trouvent actuellement dans plus de 650 points de ventes en Europe et au Canada, indique non sans fierté Philippe Adaimi. « Customisés » pour satisfaire les goûts des uns et des autres, FTL a su proposer une gamme de produits variés : des confitures de fruits à l'huile d'olive, des condiments aux tisanes, en passant par des sirops, des céréales et des produits cuisinés. Ce sont 350 bénéficiaires directs qui profitent aujourd'hui de ces échanges mondiaux et dont la « condition sociale s'est nettement améliorée », selon le responsable Benoît Berger. Depuis le lancement officiel de FTL, 300 000 dollars de produits ont déjà été exportés.
En ce qui concerne le financement de cette initiative, Philippe Adaimi explique « qu'hormis l'apport financier personnel des fondateurs et les ventes, l'association a reçu une aide initiale de la part de la Société d'investissement et de développement international (SIDI), organisme financier solidaire français ». « En outre, la politique de la plupart des associations de CE est de demander un préfinancement lors de la commande (35 % dans le cas de FTL) », ajoute-t-il. Le cofondateur de FTL avoue, par ailleurs, que les prix des produits du CE sont généralement de 15 à 17 % plus élevés que le même produit issu du commerce classique. « Cela est toutefois nécessaire pour garantir que 72 % des revenus vont à la chaîne de production », indique-t-il.

(Re)tisser une structure sociale fragilisée
Ainsi, cette association, qui a rejoint un mouvement mondial qui tente de contrer les effets néfastes de la globalisation, se soucie autant de l'équité commerciale que de la cohésion sociale. Dernière initiative de cette ONG : soutenir les ex-producteurs de haschich dans la Békaa, dont un grand nombre s'est retrouvé sans revenus depuis la décision du gouvernement d'interdire ces cultures. Pour trouver une alternative, FTL a œuvré en faveur de la conversion de ces producteurs aux cultures vinicoles. En effet, le dernier-né des efforts de cette initiative est le vin « équitable ». Samir Abdel Malak tient d'ailleurs à souligner que désormais, la culture vinicole a permis à un grand nombre de ces producteurs d'assurer des revenus plus élevés que du temps des cultures « illicites ». Il tient également à préciser que le Liban n'est pas uniquement un pays où seuls les revenus provenant du tourisme et du secteur tertiaire sont à prendre en considération, mais que le potentiel agricole est un pari gagné autant pour les producteurs que pour les consommateurs. Reste à voir si les responsables sauront, eux aussi, se saisir de cette opportunité.
« Les efforts de Fair Trade Lebanon (FTL) sont aujourd'hui couronnés par son adhésion au réseau international de commerce équitable, la World Fair Trade Organization (WFTO) », a souligné Benoît Berger, le responsable de FTL, au cours d'une conférence de presse mardi soir, organisée à Tawlet Souk el-Tayyeb,...
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