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Culture - Distinction

Chaouki Choukini, un sculpteur qui fait pénétrer la lumière dans la matière

C'est au théâtre La Bruyère que le sculpteur libanais Chaouki Choukini a reçu le Prix de la Fondation Taylor pour sa sculpture « Petit Prince-Enfant de Gaza ».

Né à Choukine, au Liban-Sud, Chaouki Choukini a fait ses études à l'École supérieure des beaux-arts de Paris. La plus remarquable de ses expositions en France a été organisée en 1991 par l'Institut du monde arabe (IMA), avec la publication d'un catalogue. Il vit et travaille en France. La galerie Claude Lemand, qui avait fait la promotion de Chafic Abboud et édité sa monographie, le représente depuis de nombreuses années.
Jusqu'au 5 juin, sous le titre « Acquisitions récentes », la même galerie consacre une exposition à sept artistes libanais et arabes de Paris : Chafic Abboud, Youssef Abdelké (dont un pastel et collage sur papier orne les cimaises du British Museum), Assadour, Azzawi, Benanteur, Ben Bella et, évidemment, Choukini, dont le Dictionnaire de l'art moderne et contemporain lui rend un éloge enthousiaste : « Choukini taille le bois et la pierre, le bois surtout. Maître absolu de sa technique, du poli et des évidements, du rythme des vides et des pleins, il fait de la taille directe une pénétration de la matière par la lumière. Ses sculptures, comme sans masse, semblent n'être que le développement de surfaces laissant affleurer des formes d'objets. Luth ou table de jeu, piano ou métier à tisser, ces machines métaphysiques, sobrement baroques, émergent de la lumière première pour y retourner. On peut y trouver les citations qui font la séduction de la sculpture postmoderne. Mais si celle-ci se définit par la recherche paradoxale de l'immatériel, sa folie de lumière fait de Choukini l'un des sculpteurs de ce siècle. »
Salah Stétié écrit pour sa part que  « ce Libanais, venu en France directement de son village natal du Liban-Sud, sculptait alors dans le bois d'étranges constructions imaginaires et sobrement baroques, dont l'évidence formelle, pourtant à la limite de l'onirisme, s'imposait : c'étaient tout à la fois des monuments chimériques, des damiers pour jeux de hasard anthologiques, des figurines imbriquées et impliquées dans une sorte de grand jeu métaphysique. Depuis, Choukini s'est dépouillé au bénéfice des courbes et des plans : usant du matériau comme d'un clavier, il en tire de puissantes et délicates organisations formelles sur lesquelles se pose, comme au second degré, la suggestion figurante. Le mot "clavier" dans ce cas me paraît le plus propre à traduire l'effet recherché et obtenu qui est celui d'une musique, parfois simple et pure à la façon d'une mélodie, parfois plus complexe et comme orchestrale. »
« La musique muette des sculptures de Choukini est un défi à l'absurde canon qui tonne ici ou là pour tuer. Mais il n'y parviendra pas. L'âme et le corps du Liban, montagne dure et tendre comme les sculptures et le sculpteur dont je parle... », ajoute Salah Stétié.

Né à Choukine, au Liban-Sud, Chaouki Choukini a fait ses études à l'École supérieure des beaux-arts de Paris. La plus remarquable de ses expositions en France a été organisée en 1991 par l'Institut du monde arabe (IMA), avec la publication d'un catalogue. Il vit et travaille en France. La galerie Claude Lemand, qui avait fait la...

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