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Les Chypriotes turcs ont voté pour élire leur "président"

Les Chypriotes turcs ont voté dimanche pour élire leur "président", un scrutin où le Premier ministre nationaliste Dervis Eroglu fait figure de favori devant son principal rival, le président sortant Mehmet Ali Talat, partisan d'une réunification de Chypre divisée depuis 36 ans.

L'avenir d'une difficile réunification de l'île méditerranéenne est dans la balance, M. Talat ayant enclenché le processus longtemps gelé, mais son adversaire étant favorable à une solution à deux Etats.

Les 629 bureaux de vote ont ouvert à 08H00 (05H00 GMT) et fermé à 15H00 GMT. Les premiers résultats non-officiels étaient attendus avant 17H00 GMT. La participation a été forte, près de 70%, selon les autorités qui n'ont signalé aucun incident.

Selon les sondages, la majorité des 164.000 électeurs est favorable à M. Eroglu qui dirige le parti de l'Unité nationale (UBP, conservateur).

Le social-démocrate Talat avait pourtant été facilement élu il y a cinq ans, avec un programme favorable à la paix avec les Chypriotes grecs, mettant un terme à la domination des nationalistes qui gouvernaient la République turque de Chypre-Nord (RTCN), reconnue uniquement par la Turquie, depuis sa création en 1983.

Après des années de gel, les pourparlers en vue d'une réunification ont été relancés en septembre 2008 par le président chypriote, Demetris Christofias, sous l'égide de l'ONU. Mais 19 mois plus tard, peu de progrès tangibles ont été accomplis.

Le désenchantement des électeurs à l'égard du processus de paix, la poursuite de l'isolement de leur entité sur la scène mondiale et des accusations de népotisme ont eu raison de la popularité de M. Talat.

"Talat n'a pu faire grand chose aux négociations", a estimé à l'AFP Ahmet Osman, 60 ans, après avoir voté dans une école de Nicosie-nord, transformée en bureaux de vote.

Selon ce retraité, qui n'a visiblement pas voté pour lui, "Talat a compris lui aussi que les Grecs (de Chypre) sont peu enclins à trouver un règlement" au conflit.

Rauf Denktash, le leader historique de la communauté turque âgé de 86 ans, et représentant la ligne dure, a voté dans cette même école.

Ce vétéran de la politique à Chypre-nord qui est aujourd'hui en retrait de la vie politique, avait publiquement affiché sa préférence pour M. Eroglu.

Cinq autres candidats sont en lice mais n'ont aucune de chance.

M. Eroglu a voté à Famagouste (est) et M. Talat à Kyrénia (nord). Ce dernier a répété son credo: "Nous voulons la poursuite du processus de paix".

Selon des spécialistes, la victoire de M. Eroglu pourrait mettre en danger les négociations. Mais celui-ci a de nouveau assuré dimanche qu'il poursuivrait le processus de paix et "oeuvrera fort pour y faire accepter les droits acquis" de sa communauté.

"Il ne sera pas question de quitter les discussions", a-t-il insisté, précisant qu'il rechercherait l'étroite coopération d'Ankara.

Les deux candidats arrivés en tête s'affronteront lors d'un second tour le 25 avril si aucun n'obtient 50% des voix dimanche.

Quoi qu'il en soit, l'influence de la Turquie, qui maintient 35.000 troupes à Chypre-Nord, est indéniable. Ankara qui négocie son intégration à l'Union européenne, souhaite la poursuite du processus de réconciliation.

Chypre est divisée depuis 1974 et l'intervention militaire turque dans le nord de l'île après un coup d'Etat fomenté par des nationalistes chypriotes grecs soutenus par Athènes et visant à rattacher le pays à la Grèce.

Les Chypriotes turcs ont voté dimanche pour élire leur "président", un scrutin où le Premier ministre nationaliste Dervis Eroglu fait figure de favori devant son principal rival, le président sortant Mehmet Ali Talat, partisan d'une réunification de Chypre divisée depuis 36 ans.
L'avenir d'une difficile réunification de l'île...