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L'Iran, menacé de sanctions, s'en prend aux grandes puissances nucléaires

L'Iran, menacé de sanctions par la communauté internationale qui le soupçonne de chercher à se doter de l'arme atomique, a contre-attaqué samedi en s'en prenant aux États-Unis mais aussi aux autres grandes puissances nucléaires qui dominent les institutions mondiales.

Le président iranien a affirmé que "les États ayant l'arme nucléaire, ceux l'ayant utilisée ou ceux ayant menacé de l'utiliser, et plus particulièrement les États-Unis, devraient être suspendus de l'AIEA"./

Le président Mahmoud Ahmadinejad a proposé la création d'un "organe international indépendant" pour contrôler le désarmement nucléaire et la non-prolifération, réclamant aussi que les puissances nucléaires, États-Unis en tête, soient écartées de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et de la révision du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP).

Il a fait ces propositions en ouvrant une conférence internationale sur le désarmement nucléaire organisée à Téhéran en contrepoint au sommet sur la non-prolifération réuni en début de semaine à Washington.

L'Iran, qui dément avec force vouloir fabriquer des armes nucléaires, n'a pas été invité à ce sommet en marge duquel Américains et Européens ont plaidé pour de nouvelles sanctions contre Téhéran, déjà sous le coup de cinq résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU condamnant sa politique nucléaire.

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a attaqué d'emblée les États-Unis, "seul criminel atomique du monde", dans un message à la conférence qui réunit une dizaine de ministres et vice-ministres des Affaires étrangères, dont des représentants russe et chinois, en l'absence des Occidentaux.

Rejetant les "mensonges" de Washington accusant l'Iran de vouloir l'arme atomique, M. Khamenei a réaffirmé que "l'utilisation des armes nucléaires est interdite par l'islam ("haram")".

"Seul le gouvernement américain a commis un crime nucléaire. Le seul criminel atomique du monde ment en se présentant lui-même comme opposé à la prolifération, alors qu'il n'a pris aucune mesure sérieuse dans ce domaine", a-t-il affirmé.

M. Ahmadinejad a plaidé dans la foulée pour une réorganisation des instances internationales traitant des questions nucléaires, dont devraient selon lui être écartées les puissances atomiques.

"Un organe international indépendant, disposant de pleins pouvoirs donnés par l'Assemblée générale de l'ONU, devrait être créé pour planifier et superviser le désarmement nucléaire et empêcher la prolifération", a-t-il plaidé.

Le président iranien a également affirmé que "les États ayant l'arme nucléaire, ceux l'ayant utilisée ou ceux ayant menacé de l'utiliser, et plus particulièrement les États-Unis, devraient être suspendus de l'AIEA".

Il a aussi estimé que le TNP devrait être révisé "par les pays indépendants ne possédant pas d'armes nucléaires", la présence des puissances atomiques "empêchant l'élaboration d'un traité équitable".

M. Ahmadinejad a enfin à nouveau contesté le droit de veto des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, "antidémocratique, injuste et inhumain". Ce droit "devrait soit être annulé, soit, si certains insistent pour le conserver, être étendu à certains pays d'Amérique latine, d'Asie, d'Afrique et d'Europe afin de réduire ses effets négatifs".

La réunion de Téhéran, selon les autorités, doit préparer la prochaine conférence de révision du TNP début mai à New York, que l'Iran entend utiliser comme un forum pour défendre ses positions.

Elle réunit huit chefs de diplomatie (Irak, Syrie, Liban, Oman, Arménie, Turkménistan, Centrafrique et Swaziland) et des vice-ministres de Russie, du Qatar, des Émirats arabes unis et un "assistant spécial du chef de la diplomatie chinoise". Le chef de l'Organisation de la conférence islamique Ekmeleddin Ihsanoglu et des représentants de l'AIEA et de l'ONU sont également présents.


Le président Mahmoud Ahmadinejad a proposé la création d'un "organe international indépendant" pour contrôler le désarmement nucléaire et la non-prolifération, réclamant aussi que les puissances nucléaires, États-Unis en tête, soient écartées de l'Agence internationale de l'énergie atomique...