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Culture - Violon d’Ingres

Liliane Tyan, peintre hors les murs

On l'a connue, un temps, faisant du social. Aujourd'hui, on la connaît arpentant le pays pour donner un coup de frais aux immeubles, aux quartiers dans les villes et les villages. Mais qui connaît Liliane Tyan peintre ? Artiste-peintre à ses moments perdus, évidemment ! C'est-à-dire la nuit. Et les week-ends !

De la peinture sur les murs à la peinture sur toile...(DR)

Toute sa vie, Liliane Honein Tyan s'est investie quelque part dans quelque chose.
Avec Help Lebanon, elle a longtemps cavalé pour assurer aux enfants de la guerre des vacances-bols d'oxygène, ou le nécessaire pour survivre à la folie des grands. Aujourd'hui, elle cavale toujours avec un Help Lebanon adapté à la situation pour donner un coup de frais à des quartiers et des rues plus ou moins délaissés de la capitale et d'ailleurs. Un toilettage bienvenu, chargé d'attentions envers des citoyens oubliés d'une caste politique occupée par ses petits ou gros ennuis, ses petites ou grosses affaires.
Cette activité citoyenne est la partie visible de l'iceberg chez Liliane Tyan qui, d'ailleurs, n'est plus à présenter dans ce domaine. Mais la présidente de Help et curatrice dans le même temps de la villa Audi, qui propose plus d'une activité artistique et culturelle, a d'autres cordes à son arc. Elle peint. Ou plutôt, elle reprend son pinceau et occupe ainsi ses nuits et ses week-ends. Une thérapie par les temps qui courent, un moment de détente certaine qui la transforment littéralement. Et qui, d'ailleurs, font la joie de ses parents et amis, lesquels ornent les murs de leurs appartements avec des œuvres conçues presque... sur mesure. Comment ?
Mais commençons par le commencement. Son bac sous le bras, la jeune Liliane Édouard Honein choisit d'étudier la peinture. Inscrite à l'institut Michel-Ange de Beyrouth, elle y suivra une formation pendant près de trois ans, jusqu'à ce fameux 13 avril 1975 de triste mémoire. Des années pendant lesquelles elle a eu le temps d'apprendre les rudiments de cet art qui la passionne. Puis la guerre s'est imposée, infligeant en même temps des changements de mode et de qualité de vie. En citoyenne concernée, la jeune Liliane Édouard Honein s'est engagée. Pouvait-elle faire autrement avec un père lui-même au cœur de l'action.
Adieu le pinceau et la palette de couleurs. L'heure était au travail sur le terrain. Dans l'intervalle, il y a eu le mariage, la famille. De temps à autre, elle réalisait une petite aquarelle, un petit dessin pour son appartement de la montagne ou la chambre de son fils. Sans plus, absorbée par des occupations plus urgentes.
Aujourd'hui et malgré une capacité d'endurance solide, le stress, les obligations tant sociales que civiles la rattrapent. Alors, depuis quelques mois, Liliane Tyan décide de se remettre sérieusement à son art, s'équipe en conséquence et fonce. Exit les sorties, les dîners mondains, les réunions inutiles. Depuis, plus rien ne l'arrête. Son matériel tient dans un caisson en plastique. Le soir, elle dresse son chevalet sur le balcon vitré de son appartement et c'est parti pour la nuit, jusqu'au petit matin, où elle range son matériel et laisse la place nette pour ne pas perturber sa maisonnée. Lorsque, curieux, les amis viennent aux nouvelles, les uns et les autres ont des petites «exigences»: une petite fleur supplémentaire, un point rouge au coin d'une toile, etc. Et Liliane Tyan s'y plie, distribuant les plaisirs !
Le plus intéressant dans le travail de l'artiste est la personnalisation des œuvres. Le fils féru de guitare, le copain directeur d'une grande entreprise, la fille d'une amie qui cherche à égayer sa chambre d'étudiante... autant de toiles à thème où chacun reconnaît son parcours tracé en quelques coups de pinceau, avec ce plus pour chacun qui évoque son histoire personnelle.
Et puis il y a ces portraits astucieux où l'on reconnaît le personnage à son attitude, ses cheveux, ses épaules, alors que son visage est recouvert d'une feuille d'or. Là aussi, Liliane Tyan a trouvé le filon pour que son œuvre évoque quelqu'un, sans devoir la charger de détails inutiles et... encombrants. Et cela l'amuse follement.
Jusque-là, une trentaine de toiles ont été déjà distribuées aux amis et aux proches. Et l'artiste, qui ne se prend nullement au sérieux, continue sur sa lancée. Faire une pause pour souffler un peu? « Jamais», lance-t-elle heureuse et consciente de la joie et du bien- être que lui procure cette activité.
Toute sa vie, Liliane Honein Tyan s'est investie quelque part dans quelque chose. Avec Help Lebanon, elle a longtemps cavalé pour assurer aux enfants de la guerre des vacances-bols d'oxygène, ou le nécessaire pour survivre à la folie des grands. Aujourd'hui, elle cavale toujours avec un Help Lebanon adapté à la situation pour donner un coup de frais...

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