En dépit des craintes qui avaient plané en début d'année à propos d'une chute probable de l'activité portuaire en 2009, à l'ombre du ralentissement du commerce international et du trafic maritime, le port de Beyrouth a affiché des résultats encourageants l'an dernier.
En effet, selon les statistiques officielles du port, publiées récemment, le nombre total de conteneurs (chargés de biens et produits destinés à la consommation locale et au transbordement) a en effet frôlé le seuil d'un million fin décembre, enregistrant ainsi une hausse de 5,2 % par rapport à 2008. Il n'en reste pas moins que cette croissance globale a été tirée par un accroissement ininterrompu du nombre de conteneurs au cours des sept premiers mois de l'année, contrasté toutefois par un recul de ce dernier de 20,4 %, 4,9 % et 3,7 % sur base annuelle au cours des mois d'octobre, novembre et décembre. Ce recul entamé en fin d'année pourrait être expliqué par « les effets tardifs de la crise tout comme par la congestion observée au port », a souligné, dans un entretien avec L'Orient-Le Jour, le PDG du port, Hassan Koraytem.
« Nous sommes en effet arrivés à saturation (...). Avec sa capacité actuelle, le port peut accueillir tout au plus 500 000 conteneurs. Or nous avons réussi non seulement à dépasser ce chiffre, mais à le doubler (...) », a-t-il indiqué. M. Koraytem s'est d'ailleurs félicité des résultats enregistrés l'an dernier. « Si nous comparons le Liban à d'autres pays de la région ou du monde, où les retombées de la crise se sont lourdement fait sentir au niveau de l'activité portuaire, nous réalisons que le pays a bel et bien échappé aux effets (de cette crise) », a-t-il ajouté.
Ces propos sont d'ailleurs confirmés par les chiffres officiels ; outre le nombre de conteneurs, celui des navires a également augmenté en 2009, affichant une croissance de 16,6 %. Le volume de marchandises a, quant à lui, augmenté de 10 %, à 6,3 millions de tonnes. Les recettes portuaires ont enfin bondi de 23,3 %, atteignant 163,5 millions de dollars fin décembre, contre 132,6 millions de dollars un an plus tôt.
Baisse du transbordement
Seule ombre au tableau : le transbordement. Crise ou congestion, cette activité, qui s'est imposée depuis 2005 comme le principal moteur de croissance, a connu une nouvelle contraction en 2009, après avoir reculé de 17 % en 2008. Le nombre de conteneurs réorientés vers d'autres destinations à partir du port de Beyrouth a ainsi reculé de 3,5 % sur l'ensemble de l'année. Cette activité avait pourtant bien démarré, enregistrant une croissance constante au cours des cinq premiers mois ; la tendance s'est toutefois renversée à partir de juin, jusqu'à atteindre -43,7 % en octobre sur un an.
Avancement des travaux d'élargissement
La crainte que le port ne perde son positionnement régional, à travers cette activité, a d'ailleurs été le motif principal de la décision prise l'an dernier par les autorités portuaires visant à élargir le principal quai du port (n° 16). Ce projet, en cours d'exécution à l'heure actuelle, ne devra toutefois pas être achevé avant fin 2012, a assuré Hassan Koraytem à L'Orient-Le Jour. Les travaux, d'un coût total de 120 millions de dollars, entièrement financés par le port, devront ainsi permettre « d'augmenter la capacité d'accueil à 1,4 million de conteneurs par an ». En attendant, le port devra continuer à user des moyens dont il dispose pour pallier le problème de l'entassement des conteneurs et éviter un recul plus accentué de l'activité qui l'a replacé sur l'échiquier maritime régional...