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Trois jours après son agression, le pape continue de cotoyer les foules

Trois jours après avoir été jeté à terre par une femme déséquilibrée, le pape Benoît XVI a eu à coeur dimanche de côtoyer la foule, serrant des mains et embrassant des fidèles, avant de partager son repas avec des sans-abri, au coeur du quartier populaire romain du Trastevere.

Visiblement détendu et souriant en arrivant au réfectoire de Sant'Egidio, Benoît XVI a pris soin de s'arrêter, de serrer la main des enfants et d'embrasser des fidèles qui l'attendaient derrière les barrières.

Une escorte importante le précédait et deux rues avaient été coupées à la circulation. Mais aucun changement n'a été observé dans ses habitudes en dépit de l'agression subie en pleine basilique Saint-Pierre au début de la messe de Noël, quand une femme souffrant de troubles psychiatriques l'avait fait chuter en se jetant sur lui.

La question de la sécurité -assurée par les gardes suisses, la gendarmerie vaticane et les agents de la police italienne- a été soulevée après cet incident.

La presse s'est interrogée notamment sur le fait que l'assaillante, une Italo-Suisse de 25 ans, Susanna Maiolo, a pu s'approcher du pape, alors qu'elle avait déjà tenté le même geste à la messe de minuit l'an dernier avant d'être interceptée.

Mais pour les autorités vaticanes, protéger le pape à 100% est impossible, sauf à créer un mur entre lui et les fidèles, ce qui est "impensable", selon son porte-parole, le père Federico Lombardi.

Au cours de son repas avec quelque 150 personnes sans domicile fixe et démunies, "première des temps modernes", selon un responsable de la communauté, le pape a appelé à ce que "personne ne soit laissé seul, marginalisé, abandonné".

Il a partagé son déjeûner -lasagnes, lentilles et boulettes de viande- avec des Italiens déshérités, mais aussi des immigrés venus du Nigeria, de Somalie ou d'Afghanistan.

Il a comparé leur sort à celui de "la sainte famille" (Jésus, Marie et Joseph) : "d'une certaine façon, ils vous ressemblent. Ils ont vécu la difficulté de ne pas trouver l'hospitalité, la contrainte d'émigrer en Egypte".

Dans son message de Noël, Benoît XVI avait déjà appelé à "l'accueil" de "ceux qui sont poussés au loin par la faim, l'intolérance, ou la dégradation environnementale".

Ces paroles ont une résonance particulière en Italie où la Ligue du Nord, membre de la coalition de Silvio Berlusconi, multiplie les initiatives anti-immigrés, et où le cardinal de Milan a été récemment traité d'"imam" en raison de son attitude accueillante envers les immigrés.

Plus tôt dans la journée, le pape avait célébré la famille, "fondée sur le mariage entre un homme et une femme" et salué, en espagnol, des manifestants à Madrid, opposés au mariage homosexuel -légalisé en Espagne 2005- et à la prochaine entrée en vigueur de la loi libéralisant l'avortement.

Par ailleurs, le cardinal français Roger Etchegaray, blessé au cours de la bousculade qui avait suivi la chute du pape, a été opéré dimanche de la hanche après une fracture du col du fémur. Selon le Vatican, l'opération "a réussi" et l'état de santé du cardinal, âgé de 87 ans, est satisfaisant.

Quant à l'assaillante, hospitalisée dans une structure psychiatrique, elle a répété aux médecins qu'elle ne voulait "aucun mal au pape", mais souhaitait lui demander "de penser aux plus faibles, aux personnes fragiles, à ceux qui meurent de faim et du sida en Afrique".

Le tribunal du Vatican doit se prononcer rapidement sur son sort.

Trois jours après avoir été jeté à terre par une femme déséquilibrée, le pape Benoît XVI a eu à coeur dimanche de côtoyer la foule, serrant des mains et embrassant des fidèles, avant de partager son repas avec des sans-abri, au coeur du quartier populaire romain du Trastevere.
Visiblement détendu et souriant...