Iran : Ahmadinejad toujours critiqué à propos du premier vice-président

Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, faisait encore dimanche l'objet de critiques de la part de responsables conservateurs qui lui reprochent de ne pas avoir appliqué immédiatement l'ordre du guide suprême de démettre son premier vice-président.

La lettre du guide suprême est datée du 18 juillet mais elle a été rendue publique le 24 juillet. Le président a attendu une semaine pour démettre Esfandiar Rahim Mashaie de son poste de premier vice-président.

"Après la lettre du guide suprême datée du 18 juillet, il était du devoir du président Ahmadinejad de l'appliquer", a déclaré le député conservateur Ahmad Tavakoli, selon le quotidien Jam-e Jam, qui appartient à la télévision d'Etat.

"Mais malheureusement, il ne l'a pas fait pendant sept jours et c'est M. Mashaie qui a annoncé sa démission et non le président. Le président aurait dû le démettre et non laisser Mashaie démissionner", a-t-il ajouté.

Le général Hassan Firouzabadi, chef d'Etat major des forces armées, a lui aussi jugé que la décision de M. Ahmadinejad aurait dû être plus rapide.

"Les gens qui connaissent M. Ahmadinejad comme un fidèle du guide suprême attendaient (de sa part) qu'il exécute l'ordre du leader avant même que l'encre ne soit sèche", a-t-il déclaré.

De même, le quotidien ultraconservateur Kayhan a également affirmé que le retard pris par M. Ahmadinejad pour appliquer l'ordre du guide suprême était une "erreur".

Mais le directeur du quotidien, Hossein Shariatmadari, nommé par le guide suprême, a affirmé qu'après la décision de M. Ahmadinejad de démettre son premier vice-président le journal allait désormais défendre le président.

"Kayhan ne considère pas (M. Ahmadinejad) est sorti de la ligne de l'imam (Khomeiny, fondateur de la République islamique) et du leader et estime qu'il est de son devoir de le défendre face aux ennemis tant qu'il reste fidèle à cette ligne", écrit M. Shariamadari.

Les conservateurs n'ont pas pardonné à M. Mashaie sa déclaration de juillet 2008 lorsqu'il avait affirmé que l'Iran était "l'ami du peuple israélien".

Après le départ forcé de M. Mashaie de son poste de premier vice-président, M. Ahmadinejad l'a nommé samedi soir chef de son cabinet, un poste également politique.