Une cinquantaine de dirigeants du mouvement des non-alignés se réunissaient mercredi en Egypte pour discuter de la crise financière, au premier jour d'un sommet qui devrait être éclipsé par une réunion attendue entre l'Inde et le Pakistan.
Le président cubain Raul Castro a lancé au cours de la cérémonie d'ouverture dans la station balnéaire de Charm el-Cheikh, sur la mer Rouge, un appel à la fondation d'un nouvel ordre financier international.
"Chaque pays doit rechercher des solutions justes à la crise économique mondiale", a déclaré M. Castro à l'assemblée.
"Nous demandons un nouvel ordre monétaire et économique international. Nous devons restructurer le système financier international pour prendre en compte les besoins des pays en développement."
Le sommet "sera une occasion de discuter de la crise économique mondiale, qui a débuté dans les pays industrialisés avant d'affecter les pays en développement, notamment en Afrique", avait déclaré le chef de la diplomatie zimbabwéenne, Simbarashe Mumbengegwi.
Ce sommet, dont le mot d'ordre est "Solidarité internationale pour la paix et le développement", cherche à promouvoir "un nouvel ordre mondial (...) dans lequel les nations (ne sont pas jugées) par leur taille ou leurs capacités militaires et économiques", avait affirmé le ministre égyptien des Affaires étrangères Ahmed Aboul Gheit.
Lors de son intervention mercredi à la tribune, le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi s'est insurgé contre la non-représentativité du Conseil de sécurité des Nations unies, qu'il a qualifié de "terroriste".
Les non-alignés "sont majoritaires aux Nations unies. Le Conseil de sécurité ne nous représente pas. Il est monopolisé par quelques pays qui en sont les membres permanents", a-t-il dit. "Ceci constitue un danger pour la paix internationale."
"Le Conseil de sécurité, c'est le terrorisme", a-t-il ajouté, en réclamant pour l'Union africaine un siège de membre permanent à l'exécutif onusien, et en invitant les nations d'Amérique latine à faire de même.
Les discussions des non-alignés risquent cependant d'être éclipsées par la rencontre prévue jeudi, en marge du sommet, entre les chefs de gouvernement de l'Inde et du Pakistan, deux puissances nucléaires qui se sont déjà livré trois guerres depuis leur indépendance en août 1947.
Le chef de la diplomatie indienne Shiv Shankar Menon a rencontré mardi son homologue pakistanais Salim Bashir, avant la réunion entre le Premier ministre pakistanais, Yousuf Raza Gilani, et son homologue indien Manmohan Singh.
Celle-ci vise à relancer le processus de paix amorcé en janvier 2004 entre les deux voisins, dont les relations se sont nettement dégradées depuis les attentats de Bombay, qui ont fait 174 morts (dont neuf des dix assaillants) en novembre 2008 et ont été imputés par New Delhi à un groupe armé pakistanais avec la complicité des services de renseignement militaires d'Islamabad.
L'Inde est avec l'Egypte un des membres fondateurs du mouvement des non-alignés, créé en 1955, en pleine guerre froide, par des Etats qui entendaient prendre leurs distances des blocs Est et Ouest.
Aujourd'hui, après l'effondrement de l'URSS et le bouleversement de l'équilibre mondial, sa raison d'être est en question.
Le mouvement des non-alignés comptent 118 membres, dont 53 pays d'Afrique, 38 d'Asie, 26 d'Amérique latine et des Caraïbes et un d'Europe. Seize pays et neuf organisations y ont également le statut d'observateur.
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