Au Kesrouan, qui votait cette année seul sans Jbeil, contrairement aux autres scrutins, deux listes complètes de cinq candidats (pour les cinq sièges maronites) s'opposaient hier : celle du Bloc du changement et de la réforme, appuyée par le Courant patriotique libre (CPL), et regroupant tous les députés actuels, le général Michel Aoun, Neemetallah Abi Nasr, Gilberte Zouein, Farid Élias el-Khazen et Youssef Khalil ; celle des forces du 14 Mars alliées à des indépendants et regroupant le chef du Bloc national (BN) Carlos Eddé, le représentant des Kataëb Sejaan Azzi, et les anciens députés Farès Boueiz, Farid Haïkal el-Khazen et Mansour el-Bone.
Comme partout ailleurs au Liban en ces premières élections organisées en un seul jour dans toute l'histoire du pays, de longues queues se sont formées devant les bureaux de vote. Le plus remarquable, c'est que cette affluence était très matinale et s'est poursuivie sans relâche toute la journée. Interrogées sur l'impact de ce fait sur l'opération électorale, chacune des deux parties s'est dit favorisée. D'une part, du côté du CPL, on a considéré que c'était une réponse à l'appel lancé par le général Aoun à ses partisans et sympathisants de voter tôt. D'autre part, dans la liste adverse, on a estimé que les électeurs étaient pressés de faire entendre leur voix, ce qui serait en faveur de cette dernière. D'une manière générale, les électeurs auraient décidé en majeure partie de voter pour des listes entières avec, ici ou là, un panachage en faveur d'un candidat d'une autre liste, ou originaire du village par exemple, à l'instar du candidat indépendant Clovis el-Khazen à Ajaltoun.
Quoi qu'il en soit, la foule était telle que les électeurs ont souvent attendu des heures, parfois en plein soleil, pour exercer leur droit de vote. Ceux qui n'ont pas été découragés ou n'ont pas remis leur vote à plus tard devaient franchir plusieurs obstacles : la porte extérieure du centre électoral, puis l'attente devant le bureau de vote lui-même. Cette congestion a culminé à Sarba, où de vifs échanges verbaux ont eu lieu à plusieurs reprises entre des électrices en colère et les forces de l'ordre, littéralement dépassées par le nombre d'arrivants. La tension était si palpable en milieu de journée que des heurts ont éclaté entre les agents de sécurité et des délégués permanents qui se sont vus tout bonnement chassés du bâtiment, sur fond d'accusations réciproques entre machines électorales. Toutefois, en général, le Kesrouan a retrouvé hier son atmosphère bon enfant, et dans un grand nombre de villages comme Ghazir, Dlebta ou Ajaltoun, les liens de famille, de voisinage ou d'amitié semblaient primer sur les appartenances politiques.
Les candidats, pour leur part, ont également commenté l'organisation des élections. Le député Abi Nasr a déploré la lenteur du processus électoral « qui a découragé certains électeurs d'exercer leur droit de vote ». « Je m'excuse auprès de l'électorat pour ce manque d'organisation de la part de notre État », a-t-il ajouté. Pour sa part, Farid Haïkal el-Khazen a trouvé que l'opération électorale s'est déroulée démocratiquement.
Cette journée ne s'est pas non plus passée sans rumeurs, à en croire le bureau du BN à Zouk Mikaël. On y a dénoncé le recours de la station de radio Sawt al-Ghad à répandre une rumeur selon laquelle le candidat Carlos Eddé aurait réclamé à des habitants des terres que leur a léguées feu Raymond Eddé. Le bureau a formellement démenti ces allégations et annoncé qu'il portera plainte contre ce qu'il considère comme une « manœuvre électorale ».
Il reste un aspect frappant de cette bataille électorale pas comme les autres au Kesrouan : les proportions gigantesques des machines électorales des deux listes, qui ont pratiquement baigné le caza dans les couleurs orange et mauve. Et, à mesure que la journée passait, les convois semblaient se multiplier avec, pour bonus, un concours de klaxons... Cependant, il n'était pas rare d'observer des bureaux électoraux, ou des tentes électorales, des deux machines rivales, à proximité, coexistant sans problème, à l'exception d'un incident à caractère individuel entre un membre du CPL et un autre des Forces libanaises (FL), vite circonscrit à Hrajel.
Si la bataille était si rude hier au Kesrouan, c'est qu'au-delà de la simple compétition électorale, les enjeux sont considérables. Pour la liste du CPL, présidée par le chef de ce parti, il s'agissait de préserver l'acquis des élections de 2005, et faire prévaloir une ligne politique et des idées exposées à plusieurs reprises. Les représentants des partis dans l'autre liste cherchaient en toute logique à faire le contraire, c'est-à-dire à montrer que les idées et la ligne politique du 14 Mars prévalent désormais au sein de cette population en majeure partie chrétienne. Enfin, les représentants des « familles traditionnelles » voudraient tout naturellement reprendre leur place dans la représentation politique de la région.
Dans la journée d'hier, tout le monde se disait confiant, mais seuls les résultats officiels trancheront.
Comme partout ailleurs au Liban en ces premières élections organisées en un seul jour dans toute l'histoire du pays, de longues queues se sont formées devant les bureaux de vote. Le plus remarquable, c'est que cette affluence était très matinale et s'est poursuivie sans relâche toute la journée. Interrogées sur l'impact de ce fait sur l'opération électorale, chacune des deux parties s'est dit favorisée. D'une part, du côté du CPL, on a considéré que c'était une réponse à l'appel lancé par le général Aoun à ses partisans et sympathisants de voter tôt. D'autre part, dans la liste adverse, on a estimé que les électeurs étaient pressés de faire entendre leur voix, ce qui serait en faveur de cette dernière. D'une manière générale, les électeurs auraient décidé en majeure partie de voter pour des listes entières avec, ici ou là, un panachage en faveur d'un candidat d'une autre liste, ou originaire du village par exemple, à l'instar du candidat indépendant Clovis el-Khazen à Ajaltoun.
Quoi qu'il en soit, la foule était telle que les électeurs ont souvent attendu des heures, parfois en plein soleil, pour exercer leur droit de vote. Ceux qui n'ont pas été découragés ou n'ont pas remis leur vote à plus tard devaient franchir plusieurs obstacles : la porte extérieure du centre électoral, puis l'attente devant le bureau de vote lui-même. Cette congestion a culminé à Sarba, où de vifs échanges verbaux ont eu lieu à plusieurs reprises entre des électrices en colère et les forces de l'ordre, littéralement dépassées par le nombre d'arrivants. La tension était si palpable en milieu de journée que des heurts ont éclaté entre les agents de sécurité et des délégués permanents qui se sont vus tout bonnement chassés du bâtiment, sur fond d'accusations réciproques entre machines électorales. Toutefois, en général, le Kesrouan a retrouvé hier son atmosphère bon enfant, et dans un grand nombre de villages comme Ghazir, Dlebta ou Ajaltoun, les liens de famille, de voisinage ou d'amitié semblaient primer sur les appartenances politiques.
Les candidats, pour leur part, ont également commenté l'organisation des élections. Le député Abi Nasr a déploré la lenteur du processus électoral « qui a découragé certains électeurs d'exercer leur droit de vote ». « Je m'excuse auprès de l'électorat pour ce manque d'organisation de la part de notre État », a-t-il ajouté. Pour sa part, Farid Haïkal el-Khazen a trouvé que l'opération électorale s'est déroulée démocratiquement.
Cette journée ne s'est pas non plus passée sans rumeurs, à en croire le bureau du BN à Zouk Mikaël. On y a dénoncé le recours de la station de radio Sawt al-Ghad à répandre une rumeur selon laquelle le candidat Carlos Eddé aurait réclamé à des habitants des terres que leur a léguées feu Raymond Eddé. Le bureau a formellement démenti ces allégations et annoncé qu'il portera plainte contre ce qu'il considère comme une « manœuvre électorale ».
Il reste un aspect frappant de cette bataille électorale pas comme les autres au Kesrouan : les proportions gigantesques des machines électorales des deux listes, qui ont pratiquement baigné le caza dans les couleurs orange et mauve. Et, à mesure que la journée passait, les convois semblaient se multiplier avec, pour bonus, un concours de klaxons... Cependant, il n'était pas rare d'observer des bureaux électoraux, ou des tentes électorales, des deux machines rivales, à proximité, coexistant sans problème, à l'exception d'un incident à caractère individuel entre un membre du CPL et un autre des Forces libanaises (FL), vite circonscrit à Hrajel.
Si la bataille était si rude hier au Kesrouan, c'est qu'au-delà de la simple compétition électorale, les enjeux sont considérables. Pour la liste du CPL, présidée par le chef de ce parti, il s'agissait de préserver l'acquis des élections de 2005, et faire prévaloir une ligne politique et des idées exposées à plusieurs reprises. Les représentants des partis dans l'autre liste cherchaient en toute logique à faire le contraire, c'est-à-dire à montrer que les idées et la ligne politique du 14 Mars prévalent désormais au sein de cette population en majeure partie chrétienne. Enfin, les représentants des « familles traditionnelles » voudraient tout naturellement reprendre leur place dans la représentation politique de la région.
Dans la journée d'hier, tout le monde se disait confiant, mais seuls les résultats officiels trancheront.
Au Kesrouan, qui votait cette année seul sans Jbeil, contrairement aux autres scrutins, deux listes complètes de cinq candidats (pour les cinq sièges maronites) s'opposaient hier : celle du Bloc du changement et de la réforme, appuyée par le Courant patriotique libre (CPL), et regroupant tous les députés actuels, le général...
Les plus commentés
Le domino régional ne s’arrêtera pas en Syrie
Face à l’affaiblissement du Hezbollah, que compte faire l’opposition ?
Offensive rebelle en Syrie : le Hezbollah condamné à regarder de loin ?