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Moyen Orient et Monde - Terrorisme

Obama fait front dans la tourmente sur la prison de Guantanamo

Le président américain est déterminé à fermer la prison située sur l'île de Cuba. Cheney défend avec ardeur les pratiques de l'ère Bush.
Le président américain, Barack Obama, a affirmé hier dans un grand discours à Washington sa détermination à fermer le camp de Guantanamo et défendu fermement l'idée de transférer certains détenus sur le sol américain, malgré la vive controverse que suscite cette perspective.
Dans ce discours, censé lui redonner le contrôle d'une situation de plus en plus délicate, M. Obama s'est dit résolu à défendre à la fois la sécurité des Américains et les grandes valeurs des États-Unis, et a dit sa conviction que l'un ne peut se faire sans l'autre. « Le coût que nous aurions à payer en maintenant (Guantanamo) ouvert dépasserait de loin les complications que pose sa fermeture », a-t-il dit face à une polémique qui assourdit son message de relance économique et de réforme sociale. M. Obama s'est livré à une vigoureuse critique des pratiques antiterroristes de son prédécesseur, George W. Bush. « Nous sommes en train de nettoyer ce qui est tout simplement un beau bazar », a-t-il déclaré en parlant de la prison de la base navale de Guantanamo, louée par les États-Unis sur l'île de Cuba. « Trop souvent, notre gouvernement a pris ses décisions sous l'inspiration de la peur plutôt que la clairvoyance. Trop souvent, notre gouvernement a accommodé les faits et les preuves pour les faire concorder avec des prédispositions idéologiques », a-t-il dit. M. Obama a reconnu la difficulté de cette rupture avec le passé, mais « nous ne pouvons nous offrir le luxe de repartir de zéro », a-t-il ajouté.
Depuis sa prise de fonctions, l'administration Obama est hantée par les fantômes antiterroristes de la présidence Bush. Les controverses culminent actuellement avec le refus de ses amis démocrates au Congrès, alliés pour l'occasion à leurs adversaires républicains, de lui accorder les 80 millions de dollars qu'il a demandés pour mener à bien la fermeture de Guantanamo. Ils sont favorables à cette fermeture, mais craignent que des suspects de terrorisme se retrouvent sur le sol américain et veulent savoir précisément ce que M. Obama compte faire des 240 détenus enfermés à Guantanamo avant de lui accorder les fonds demandés.
M. Obama a défendu l'idée de transférer des détenus de Guantanamo vers des prisons de haute sécurité aux États-Unis, malgré l'inquiétude soulevée par la perspective d'un transfert de ces prisonniers sur le sol américain. « Gardez ceci à l'esprit : personne ne s'est jamais échappé de l'une des nos prisons fédérales (dites) Supermax, dans lesquelles sont enfermés des centaines de terroristes », a-t-il dit. Il a tâché d'apaiser les inquiétudes en répétant à plusieurs reprises qu'il ne ferait rien qui compromette la sécurité des Américains. Il a même évoqué la possibilité d'une détention indéfinie des suspects de terrorisme qui, pour différentes raisons, se révéleraient impossibles à juger. « Je ne libérerai pas des gens qui représentent un danger pour les Américains », a-t-il dit au risque d'indigner des organisations de défense des libertés qui se sont déjà considérablement émues de plusieurs décisions prises par M. Obama depuis son investiture.
Quelques instants après la fin du discours de M. Obama, l'ancien vice-président Dick Cheney a défendu avec ardeur des pratiques antiterroristes controversées dont il passe pour l'un des grands instigateurs. « J'étais et je demeure un partisan de notre programme d'interrogatoires poussés. Ces techniques d'interrogatoires étaient utilisées sur des prisonniers endurcis, sur lesquels d'autres méthodes avaient échoué. Les critiques de notre politique cherchent à nous faire la leçon sur le thème de la nécessité d'être en conformité avec les valeurs américaines, mais aucune des valeurs qui sont chères aux Américains n'oblige les responsables au service du public à sacrifier des vies innocentes pour épargner des choses déplaisantes à un terroriste en captivité. Derrière la réaction hystérique aux techniques d'interrogatoires poussés, il y a de manière plus large une méconnaissance des menaces auxquelles notre pays est toujours confronté », a affirmé M. Cheney.
M. Obama a appelé à ne pas exploiter le débat à des fins politiques. Il s'est prononcé contre la constitution d'une commission indépendante sur l'ère Bush et a souligné que le Congrès et le ministère de la Justice pouvaient parfaitement enquêter.
En outre, un membre important du réseau el-Qaëda, Ahmad Khalfan Ghailani, un Tanzanien de 34 ans, va être jugé à New York, devenant le premier détenu de Guantanamo à être déféré devant une cour civile aux États-Unis, a annoncé hier le département de la Justice. Enfin, près de 14 % des ex-détenus libérés de Guantanamo ont récidivé et repris des activités terroristes, a affirmé hier le New York Times, citant un rapport confidentiel du Pentagone.
Le président américain, Barack Obama, a affirmé hier dans un grand discours à Washington sa détermination à fermer le camp de Guantanamo et défendu fermement l'idée de transférer certains détenus sur le sol américain, malgré la vive controverse que suscite cette perspective.Dans ce discours,...

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