Les Arméniens d'Europe déplorent "la promesse" non tenue de Barack Obama

Les Arméniens d'Europe ont déploré dimanche la promesse non tenue du président américain Barack Obama de prononcer le terme de "génocide", à l'occasion du message annuel des Etats-Unis sur les massacres d'Arméniens perpétrés en 1915 sous le régime ottoman.

"Le président Obama n'a pas honoré sa promesse d'employer le terme de génocide -le seul approprié portant une véritable signification politique, juridique et légale- comme il s'y était engagé à de multiples reprises avant son élection", a regretté dans un communiqué la Fédération euro-arménienne, basée à Bruxelles.

"Par ce renoncement, il a déçu les espoirs de millions d'Américains et d'Européens qui souhaitaient que le président américain soit effectivement à même d'incarner une rupture politique avec les pratiques cyniques de ses prédécesseurs", poursuit l'organisation.

"Il jette également le discrédit sur sa propre parole et sur la crédibilité des Etats-Unis dans le monde en général et au Sud-Caucase en particulier", assènent les Arméniens d'Europe.

Pour la Française Hilda Tchoboian, présidente de la Fédération, M. Obama a choisi "de succomber aux pressions menaçantes d'un Etat militariste, raciste et négationniste".

La communauté arménienne des Etats-Unis a vivement critiqué le manquement à ses promesses de M. Obama.

Dans son communiqué publié vendredi, le président américain parle de ce qui s'est passé comme de l'une des "grandes atrocités du 20e siècle".

Il reprend à son compte le chiffre, contesté par la Turquie, d'un million et demi d'Arméniens tués. Mais il n'emploie pas le mot de génocide qui ne manquerait pas de causer un incident avec la Turquie. Il utilise l'appellation arménienne de "Meds Yeghern", pour "grande calamité".

Pour autant, la Turquie a jugé samedi "inacceptables" certaines parties du message de M. Obama, jugeant qu'il aurait dû mentionner les Turcs tués lors de ces événements.

Les Armémiens qualifient de "génocide" les massacres et déportations qui, entre 1915 et 1917, ont tué plus d'un million et demi d'entre eux. La Turquie reconnaît qu'entre 300.000 et 500.000 personnes ont péri, non pas victimes d'une campagne d'extermination selon elle, mais dans le chaos des dernières années de l'Empire ottoman.