Des responsables ont toutefois saisi l'occasion pour louer l'« héroïsme » des soldats soviétiques face à leur devoir. « Les soldats ont été fidèles à leur serment envers le devoir militaire et la fraternité et ont fait preuve de force et de courage, comme l'armée russe l'a toujours fait », a ainsi déclaré le maire de Moscou Iouri Loujkov. Mais les commémorations de la guerre restent discrètes : des gerbes de fleurs ont été déposées et des médailles distribuées aux vétérans, alors que nombre d'entre eux se plaignent de la modestie des compensations financières qu'on leur a attribuées.
20 ans après la guerre, l'Afghanistan continue de faire les gros titres et l'insurrection talibane gagne du terrain malgré les quelque 70 000 soldats des forces internationales qui y sont déployés. Les experts pointent les parallèles et les différences avec les opérations militaires actuellement menées par la coalition dirigée par des Occidentaux. « Les Soviétiques n'ont jamais été confrontés à quelque chose comme les talibans », relève un expert au Conseil européen pour les Affaires étrangères, Daniel Korski, soulignant les disparités entre les moudjahidin soutenus par les États-Unis et le mouvement rebelle islamiste fanatique. Le général Aouchev juge toutefois que l'expérience soviétique est utile aux Occidentaux : il y a deux décennies, « nous voulions créer un Afghanistan soviétique. Mais si voulons un Afghanistan stable, nous devons donnons aux Afghans l'opportunité de construire leur propre État », estime-t-il. L'anniversaire du retrait soviétique coïncide avec les efforts entrepris par Moscou pour renforcer sa présence en Asie centrale après la guerre qui l'a opposé l'été dernier à la Géorgie dans le Caucase. La Russie a annoncé qu'elle allait permettre le transit de matériel envoyé par les États-Unis en Afghanistan, au moment où ceux-ci se voient contraints de fermer leur base militaire au Kirghizstan voisin.
John WENDLE (AFP)
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