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Khatami candidat pour reprendre la présidence à Ahmadinejad

L'ex-président réformateur iranien Mohammad Khatami a annoncé dimanche sa candidature à la présidentielle de juin, dans ce qui représente à ce jour la menace la plus claire à la réélection de l'ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad.

"J'annonce ici fermement ma candidature à l'élection" présidentielle, a dit M. Khatami à l'issue d'une réunion de l'Association des clercs combattants, qui regroupe des religieux modérés et réformateurs et dont il est l'un des leaders.

Il est le deuxième homme politique, après le réformateur et ex-président du Parlement Mehdi Karroubi, à se porter candidat pour essayer de prendre le poste tenu par l'ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad.

Mohammad Khatami, antithèse politique de M. Ahmadinejad, avait précédé ce dernier de 1997 à 2005.

La candidature du président actuel n'est pas encore confirmée: fin janvier, un proche conseiller a assuré que Mahmoud Ahmadinejad allait "naturellement être candidat", mais l'intéressé ne s'est pas prononcé.

Les candidatures doivent être approuvées par le Conseil des gardiens de la constitution à une date qui reste à fixer par le ministère de l'Intérieur.

M. Khatami a insisté sur la nécessité que "ces élections soient libres", ajoutant que "la participation enthousiaste de la population (était) de la responsabilité des organisateurs".

Un de ses proches conseillers, Mohammad Ali Abtahi, a fait référence aux rumeurs d'irrégularités qui avaient entaché le scrutin de 2005.

M. Karroubi avait publiquement contesté en 2005 le décompte qui l'avait privé d'une présence au deuxième tour. La faible mobilisation de l'électorat réformateur avait aussi lourdement joué.

"Nous regardons au-delà des candidats. Ce qui est important pour le gouvernement c'est une participation massive et un scrutin +glorieux+", a déclaré à l'AFP le conseiller pour le presse de Mahmoud Ahmadinejad, Ali Akbar Javanfekr, en réaction à l'annonce de la candidature de M. Khatami.

Présent lors de l'annonce de cette candidature, l'ex-ministre de l'Intérieur et réformateur Abdol Vahed Moussavi Lari a affirmé que, "selon les sondages", M. Khatami avait "la plus grande chance" de gagner.

Mohammad Khatami a dit "espérer pouvoir prendre les mesures pour effacer les problèmes des gens et améliorer leur position dans le monde".

Religieux de rang intermédiaire, M. Khatami a exercé deux mandats présidentiels de quatre ans marqués par une volonté affichée de réforme, souvent battue en brèche par l'opposition conservatrice au Parlement.

Sa volonté d'ouverture de la société civile avait aussi été combattue par le pouvoir judiciaire et le Conseil des gardiens, tous deux conservateurs.

Elu en juin, il aurait à composer avec un Parlement soutenant M. Ahmadinejad, et un guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, réputé hostile à sa doctrine.

La politique de Mahmoud Ahmadinejad a entraîné une forte hausse de l'inflation, qui touche avant tout les classes sociales les plus défavorisées. Mais le président a bénéficié jusqu'ici d'un soutien marqué du guide suprême, plus haute autorité de l'Etat, et aussi du chef d'état-major des forces armées iraniennes, le général Hassan Firouzabadi.

Elu sur une plate-forme de justice sociale, M. Ahmadinejad cultive une réputation d'homme très pieux et vivant modestement.

Ces deux traits avaient largement contribué à son succès en 2005, par opposition à l'image d'affairiste attachée à son adversaire du deuxième tour, le chef du Conseil de discernement Akbar Hachémi Rafsandjani.

M. Khatami a lui conservé une image d'intellectuel raffiné et tolérant.

"J'annonce ici fermement ma candidature à l'élection" présidentielle, a dit M. Khatami à l'issue d'une réunion de l'Association des clercs combattants, qui regroupe des religieux modérés et réformateurs et dont il est l'un des leaders.
Il est le deuxième homme politique, après le réformateur et...