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Actualités - OPINION

La situation Accalmie en vue... jusqu’à la prochaine crise Scarlett HADDAD

Alors que le baromètre climatique annonce une tempête pour le grand bonheur du ministre des Ressources hydrauliques (qui avait appelé hier les citoyens à économiser l’eau), le baromètre politique, lui, penche vers l’éclaircie. La violente polémique entre le président de la Chambre, Nabih Berry, et le Premier ministre, Fouad Siniora, au sujet du Conseil du Sud – et qui a de forts relents électoraux – semble se diriger vers un compromis qui consisterait à accorder au Conseil la somme de 30 milliards de LL (la moitié de ce que réclame Berry) à condition qu’il fournisse une liste détaillée de ses dépenses. Les habitants du Sud auront donc de quoi tenir jusqu’aux élections législatives et le gouvernement d’union nationale recollera ses morceaux et évitera la menace de vote brandie par les ministres proches de Berry. La réunion d’aujourd’hui s’annonce donc plutôt calme et pourrait enfin aboutir à l’adoption du projet de loi sur le budget. Mais cela ne signifie nullement que les problèmes sont terminés, car les crises se succèdent sur fond de campagne électorale et en parfaits équilibristes, les Libanais frôlent sans cesse le précipice, sans y tomber. C’est d’ailleurs un peu sur ce constat que l’émissaire du président français Nicolas Sarkozy, le sénateur Philippe Marini, a clôturé sa visite au Liban et en Syrie. Au cours d’une rencontre informelle avec des journalistes, le sénateur a exprimé son sentiment que toutes les parties souhaitent la tenue des élections législatives en juin prochain. Il s’est aussi déclaré satisfait de la reprise du fonctionnement des institutions du pays et il a précisé avoir perçu chez ses interlocuteurs l’existence de deux tendances : la première considère l’échéance électorale comme vitale, voire cruciale, pour le pays et la seconde la voit comme une étape importante, estimant toutefois que le pays y survivra quels que soient les résultats. Le sénateur Marini a aussi précisé que la France est l’amie de tous les Libanais et qu’elle est prête à reconnaître les résultats des élections quelle que soit la partie victorieuse, à partir du moment où le scrutin se déroule selon les règles démocratiques. L’émissaire français a aussi expliqué qu’il a eu des entretiens très intéressants avec tous ses interlocuteurs, dominés par les élections, mais aussi par la situation régionale et en particulier par le cas de Gaza. Il a ajouté que la France travaille dans le sens de l’élargissement du dialogue régional à tous les protagonistes, mais le processus prend du temps et finalement, tout le monde attend que se précise la politique de la nouvelle administration américaine. Élias Murr Le sénateur a rappelé qu’il a été chargé par le président français de suivre certains dossiers, dont celui des relations libano-syriennes, et il a qualifié de « normal » le retard dans la désignation d’un ambassadeur au Liban par la Syrie, en raison de la lenteur des formalités administratives dans ce pays. Ce ne serait donc plus qu’un détail, l’essentiel étant que le processus est entamé. Philippe Marini est donc globalement satisfait de l’amélioration des relations entre Damas et Beyrouth. Mais il n’est pas le seul. La visite spectaculaire effectuée mercredi par le ministre de la Défense, Élias Murr, dans la capitale syrienne n’a soulevé aucune polémique politique. Même si peu d’informations ont filtré sur la teneur des entretiens entre le président syrien et le ministre libanais de la Défense, ceux-ci sont de nature à contribuer à détendre les relations entre les deux pays. Apparemment, la coopération sécuritaire et militaire entamée depuis l’automne dernier entre les deux pays devrait se renforcer, notamment sur le plan du contrôle des frontières. Mais même sur le plan politique, les relations entre les deux pays pourraient s’améliorer, d’autant que les États-Unis semblent accueillir favorablement cette visite, confirmant ainsi la nouvelle orientation de leur politique vers le dialogue avec « les ennemis d’hier »... Seule note dissonante dans ce tableau, la conférence de presse du secrétaire général du Hezbollah qui a rouvert hier le dossier des détenus libanais en Israël, en rappelant que de nombreuses dépouilles mortelles n’ont pas été remises par les Israéliens comme cela avait été convenu. Pourquoi soulever aujourd’hui ce problème ? Sayyed Hassan Nasrallah n’agissant jamais à l’improviste, la question mérite d’être posée.
Alors que le baromètre climatique annonce une tempête pour le grand bonheur du ministre des Ressources hydrauliques (qui avait appelé hier les citoyens à économiser l’eau), le baromètre politique, lui, penche vers l’éclaircie. La violente polémique entre le président de la Chambre, Nabih Berry, et le Premier ministre, Fouad Siniora, au sujet du Conseil du Sud – et qui a de forts...