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Spectacle Au West Hall de l’AUB, du théâtre d’amateur pur et raffiné Fady NOUN

Une fois de plus, l’expérience prouve qu’avec un budget minimum, une bonne direction d’acteurs et du talent, l’université peut produire d’excellents moments théâtraux, voire du véritable théâtre. C’est le cas du spectacle produit et mis en scène cette année par David Kurani, au West Hall de l’AUB, dans le cadre de deux cours de jeu théâtral et de production, au département des beaux-arts de l’université. Le spectacle consiste en deux courtes pièces d’un acte, d’une vingtaine de minutes chacune, d’un monologue et de deux chansons extraites d’une comédie musicale du plus classique Broadway. De sa voix chaleureuse et avec une assurance de vétéran, David Kurani assure la transition entre les différentes séquences. Le spectacle s’ouvre sur Overtones, une satire sociale dans laquelle quatre actrices jouent deux personnages, une femme du monde et son amie d’enfance, qui montrent à la fois leur nature polie et conventionnelle, et la face cachée de leurs caractères. L’action se déroule dans un New York fin XIXe, cossu et introspectif. La pièce d’un acte est suivie de trois courtes séquences. I’m Going Back, chanson extraite de la comédie musicale Bells Are Ringing (1954), à laquelle Juliana Yazbeck prête une voix d’une surprenante beauté, ponctuée par une chorégraphie pleine d’humour. La chanson, jouée au piano par Ghiwa Sayeh, est la partie du spectacle qui soulève le plus d’applaudissements, comme le souligne le « bis » que Juliana Yazbeck, qui achève son diplôme en art théâtral, assure avec grâce. Suit un monologue adroitement joué par Nadim Kobeysi : délires d’un artiste raté qui bouffonne dans une audition de théâtre à New York. La première partie du spectacle s’achève sur un charleston tape-à-l’œil dans le plus pur style Las Vegas, également extrait de Bells Are Ringing. Après l’entracte, une pièce touchante jouée par Karim Kurani et Nadia Hassan, survivants d’un holocauste atomique, grâce à la combinaison spéciale qu’ils ont réussi à endosser : des sacs en papier où leurs têtes sont enfouies. Emblématique de la grande peur de l’anéantissement atomique des années 60, joué avec un humour tendre et parfois glaçant, le chef-d’œuvre anglais du théâtre de l’absurde de David Campton a ému l’assistance. D’une surprenante maturité et rehaussé par une diction d’une inhabituelle clarté, le jeu des deux acteurs en a bien fait ressortir le brio. Trois spectacles – et un quatrième en prévision, une sorte d’« encore » – ont déjà été donnés de cette production, la semaine dernière, avec un succès grandissant. Le quatrième est prévu vendredi 5 décembre, à 18h30.
Une fois de plus, l’expérience prouve qu’avec un budget minimum, une bonne direction d’acteurs et du talent, l’université peut produire d’excellents moments théâtraux, voire du véritable théâtre.
C’est le cas du spectacle produit et mis en scène cette année par David Kurani, au West Hall de l’AUB, dans le cadre de deux cours de jeu théâtral et de production, au...