Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Pause verte Une fausse conception de la modernité Suzanne Baaklini

Avez-vous jamais remarqué que, parmi les arguments invoqués inévitablement pour chanter les louanges de la « modernité » du Liban, la disponibilité de produits de toutes sortes et de toutes origines sur le marché vient souvent en tête ? Il est vrai que ce pays a résolument une vocation de modernité, tellement il est à l’affût des innovations de toutes sortes, des modes, des dernières tendances mondiales. Et il serait insensé de ne pas y reconnaître une qualité. Mais le problème commence quand ces produits de toutes sortes sont en fin de vie. Nous manquons singulièrement de curiosité pour ce qui leur arrive et comment ils affectent nos vies après avoir rejoint le monde spectral des détritus. Un exemple en est les piles usagées. Le problème a récemment été soulevé par une toute nouvelle ONG écologique : cet objet extrêmement commun est de plus en plus utilisé dans notre vie quotidienne et jeté négligemment juste après. Or pour communes qu’elles sont, les piles n’en sont pas bénignes pour autant. Elles fonctionnent grâce à des métaux lourds extrêmement toxiques pour l’environnement et la santé humaine et qui se retrouvent aujourd’hui par milliers, à coup sûr, à polluer nos sols, nos sources d’eau et même l’air qu’on respire. Combien d’autres objets, d’apparence bénigne, constituent-ils de tels dangers voilés ? La liste est longue : certains nettoyants, insecticides, solvants, peintures, huile de vidange… Il serait peut-être temps de considérer sous un autre angle le coût des produits. Est-ce qu’ils ne nous coûtent que ce qu’on paye pour les acheter sur le marché, ou faudrait-il inclure ce qu’ils nous coûteraient en matière de santé, de dégradation de l’environnement, de qualité de vie. En bref, peut-on continuer à importer les produits que d’autres inventent sans nous procurer les moyens de les traiter après utilisation (moyens que ces « autres » auront également mis au point), afin de ne pas les transformer en véritables poisons ? En tant qu’individus, en tant que société, le devenir de nos produits de consommation est un sujet de débat aussi fondamental que tout autre. Sous peine de rester piégés dans une fausse conception de la modernité, fondée sur les seules apparences.
Avez-vous jamais remarqué que, parmi les arguments invoqués inévitablement pour chanter les louanges de la « modernité » du Liban, la disponibilité de produits de toutes sortes et de toutes origines sur le marché vient souvent en tête ? Il est vrai que ce pays a résolument une vocation de modernité, tellement il est à l’affût des innovations de toutes sortes, des modes, des dernières tendances mondiales. Et il serait insensé de ne pas y reconnaître une qualité. Mais le problème commence quand ces produits de toutes sortes sont en fin de vie. Nous manquons singulièrement de curiosité pour ce qui leur arrive et comment ils affectent nos vies après avoir rejoint le monde spectral des détritus.
Un exemple en est les piles usagées. Le problème a récemment été soulevé par une toute nouvelle ONG...