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Actualités - OPINION

Pause verte La chasse… aux illusions Suzanne Baaklini

Alors, le Liban s’apprêterait, aux dernières nouvelles, à ouvrir la saison de chasse pour la première fois depuis des années. Non pas que la chasse n’ait pas été pratiquée tout ce temps-là, loin de là. L’hécatombe continue et les oiseaux disparaissent au même rythme que les arbres, les montagnes vertes… Tout quoi ! D’où l’argument principal que vous donnent tous ceux qui plaident pour « l’organisation » de la chasse, une activité pratiquée ailleurs, dans les normes, disent-ils. Mais ce serait oublier l’essentiel : a-t-on jamais « organisé » quoi que ce soit au Liban ? Ou n’est-ce qu’une énorme illusion avec laquelle on serait sur le point de nous bercer de nouveau sous prétexte d’efforts sérieux ? Quels sont, en effet, les garde-fous que le ministre de l’Environnement, qui s’apprête à permettre une ouverture « réglementée » de la chasse, peut garantir ? L’application de la loi (adoptée officiellement en 2004 et dont on attend toujours l’adoption des décrets d’application) n’est pas de son ressort, comme il l’a dit lui-même à L’Orient-Le Jour (interview parue le 16 octobre). Qui va s’acquitter de la délicate tâche de vérifier si les espèces chassées sont bien celles autorisées par les autorités, celles qui ne sont pas en danger immédiat d’extinction et dans les quantités permises ? Les chasseurs vont-ils seulement être informés (ou voudront-ils s’informer) des détails de la loi ? Il existe, certes, de véritables chasseurs, mais il est fort à parier, d’après les abus commis régulièrement dans les régions (machines imitant les sons des oiseaux par exemple), que leur nombre est de loin inférieur aux braconniers sans foi ni loi. On peut craindre qu’une ouverture de la chasse sera interprétée par ces derniers comme un feu vert pour un carnage encore plus systématique. D’ailleurs, aura-t-on seulement le temps d’organiser tout cela ? Le plus inquiétant, c’est que la biodiversité est très peu évoquée dans ce débat. On parle de polices d’assurances, de permis de port d’armes (même pas de permis de chasse, encore), mais bien peu de l’impact sur les espèces elles-mêmes, qu’elles soient natives ou de passage. En gros, on aurait aimé accorder le bénéfice du doute à cette initiative de réglementation. Mais vu les amères expériences passées, cela paraît quasi impossible.
Alors, le Liban s’apprêterait, aux dernières nouvelles, à ouvrir la saison de chasse pour la première fois depuis des années. Non pas que la chasse n’ait pas été pratiquée tout ce temps-là, loin de là. L’hécatombe continue et les oiseaux disparaissent au même rythme que les arbres, les montagnes vertes… Tout quoi ! D’où l’argument principal que vous donnent tous ceux qui plaident pour « l’organisation » de la chasse, une activité pratiquée ailleurs, dans les normes, disent-ils.
Mais ce serait oublier l’essentiel : a-t-on jamais « organisé » quoi que ce soit au Liban ? Ou n’est-ce qu’une énorme illusion avec laquelle on serait sur le point de nous bercer de nouveau sous prétexte d’efforts sérieux ?
Quels sont, en effet, les garde-fous que le ministre de l’Environnement, qui...