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Actualités - CHRONOLOGIE

Découverte Une enzyme bénéfique lors d’une crise cardiaque

L'enzyme ALDH2, qui aide à éliminer l’alcool dans l’organisme, limite également les dégâts subis par les tissus du cœur lors d’une attaque cardiaque. Une petite molécule, découverte récemment, dope les effets de cette enzyme. Ces avancées ouvrent potentiellement la voie à de nouveaux traitements pour protéger le muscle cardiaque de personnes ressentant des douleurs dans la poitrine – qui signalent souvent la survenue imminente d’un infarctus – ou durant des pontages coronariens quand le cœur est insuffisamment irrigué par le sang, jugent les auteurs de l’étude parue dans la revue Science. « Nous avons trouvé une voie totalement nouvelle pour limiter les dégâts provoqués par les radicaux libres, comme ceux qui se produisent au moment d’une crise cardiaque », explique Daria Mochly-Rosen, professeur de chimie et de biologie à la faculté de médecine de l’Université Stanford, en Californie (États-Unis), principal auteur de cette recherche. Avant cette étude, la médecine savait que le cœur pouvait être conditionné pour résister aux dommages tissulaires résultant d’une attaque cardiaque. C’est ainsi que les personnes consommant modérément de l’alcool subissent moins de détériorations cardiaques lors d’un infarctus que les non-buveurs. Mais les médecins ignoraient la cause. Pour comprendre ce phénomène, ces chercheurs ont testé les effets de l’alcool sur des rats programmés pour avoir une crise cardiaque et ont déterminé quelles enzymes étaient alors activées. Ils ont fait la même expérience sur d’autres rats qui n’avaient pas été traités avec de l’alcool. Les auteurs de l’étude ont constaté que chez les animaux ayant pris de l’alcool, la production d’une enzyme, appelée ALDH2, a augmenté de 20 %, entraînant une réduction de 27 % des dégâts occasionnés au muscle cardiaque. « Bien que cette enzyme ait été découverte il y a longtemps, nous savions seulement qu’elle neutralisait les molécules d’aldéhyde, sous-produit toxique de l’éthanol dans les boissons alcoolisées », relève Daria Mochly-Rosen. Mais les aldéhydes se forment aussi dans l’organisme quand les radicaux libres se trouvent en présence de molécules de graisse. Une accumulation des aldéhydes à l’intérieur des cellules endommage les mécanismes cellulaires et l’ADN, un processus observé dans de nombreuses maladies, comme les affections cardio-vasculaires, la maladie de Parkinson ainsi que dans le vieillissement de la peau sous l’effet du soleil. Ces chercheurs ont aussi découvert qu’une molécule peu connue, appelée Alda-1, dopait l’action de cette enzyme protectrice. La taille réduite de la molécule Alda-1 pourrait lui permettre d’être aisément adaptée à la fabrication de médicaments, relève Daria Mochly-Rosen, qui y voit nombre d’applications, exprimant l’espoir que ces travaux suscitent un grand intérêt chez les laboratoires pharmaceutiques. Outres ses multiples applications, Alda-1 pourrait aussi tout simplement être efficace pour combattre la « gueule de bois » dont de nombreux symptômes sont dus à l’accumulation des aldéhydes. AFP
L'enzyme ALDH2, qui aide à éliminer l’alcool dans l’organisme, limite également les dégâts subis par les tissus du cœur lors d’une attaque cardiaque. Une petite molécule, découverte récemment, dope les effets de cette enzyme.
Ces avancées ouvrent potentiellement la voie à de nouveaux traitements pour protéger le muscle cardiaque de personnes ressentant des douleurs...