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Mladic, un fugitif coriace en raison de son expérience militaire

Après l’arrestation de Radovan Karadzic, celle du général Ratko Mladic, inculpé comme lui de génocide notamment pour le massacre de Srebrenica, s’annonce plus délicate en raison de son expérience militaire. Même les plus acharnés de ses adversaires reconnaissent ses talents de stratège et son habilité à trouver des collaborateurs efficaces. Ainsi, dès les premiers jours du conflit en ex-Yougoslavie, Mladic, qui est alors commandant de la garnison de Knin (sud de la Croatie) de l’armée fédérale yougoslave (JNA), s’entoure d’officiers spécialisés dans le renseignement et la sécurité. Parmi eux, le général Zdravko Tolimir est l’homme en qui Ratko Mladic a une confiance presque absolue. Tolimir, arrêté en mai 2007 et transféré au Tribunal pénal international (TPI) de La Haye, est celui qui a mis au point le dispositif pour rendre l’ancien chef militaire des Serbes de Bosnie insaisissable. Le réseau mis en place par Tolimir, combiné à l’expérience de Mladic, s’est révélé d’une efficacité redoutable. Divers rapports font état à plusieurs reprises de la présence de Mladic à Belgrade ou dans la région de Valjevo (ouest de la Serbie), mais sa trace se perd presque aussitôt. Après son inculpation pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre en 1995 par le TPI, Mladic a vécu à Belgrade sans être inquiété jusqu’à la chute en octobre 2000 du président yougoslave Slobodan Milosevic. Il a ensuite été protégé par l’armée jusqu’à 2002. En 2006, au procès de 11 complices présumés, un des anciens généraux de Mladic, Marko Lugonja, a reconnu avoir caché son chef en 2002. « J’ai accepté d’aider Ratko Mladic car il était mon commandant. Il n’avait pas d’autre solution et j’ai décidé de l’héberger dans mon appartement », avait dit Lugonja. En février 2006, Belgrade a reconnu que Mladic avait bénéficié de complicités dans l’armée et qu’il « se cachait périodiquement dans des établissements de l’armée jusqu’au 1er juin 2002 ». En 2007, le gouvernement a offert une récompense d’un million d’euros pour toute information pouvant conduire à la capture de Mladic, dont l’arrestation comme celle des autres fugitifs inculpés de crimes de guerre par le TPI est une condition pour que la Serbie puisse intégrer à terme l’Union européenne. Mais malgré cette offre et les arrestations, en 2006, de onze complices de Mladic, dont Jovo Djogo, un des officiers chargés de sa sécurité, Mladic est resté hors de portée. D’un caractère bouillant, Mladic, contrairement à Karadzic, n’est pas enclin à accepter sans résistance une éventuelle arrestation et, selon les analystes, il n’hésiterait pas à se suicider plutôt que de se rendre.
Après l’arrestation de Radovan Karadzic, celle du général Ratko Mladic, inculpé comme lui de génocide notamment pour le massacre de Srebrenica, s’annonce plus délicate en raison de son expérience militaire. Même les plus acharnés de ses adversaires reconnaissent ses talents de stratège et son habilité à trouver des collaborateurs efficaces. Ainsi, dès les premiers...