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Actualités - CHRONOLOGIE

Malgré la violence et les crises, l’écotourisme libanais tente d’exister

Il y a dix ans, le Liban offrait une vision séduisante pour les amoureux de la nature, celle de protéger l’environnement, renforcer l’unité nationale et offrir des revenus aux habitants dans les zones rurales. Aujourd’hui, après une guerre, des crises politiques et des flambées de violence récurrentes, les initiatives sont mal en point, mais elles ne sont pas mortes, rapporte l’AFP dans un reportage signé Jocelyne Zablit. Dans le village de Kfar Zabad, situé dans la région de la Bekaa, des témoignages montrent que sauver l’écotourisme est encore possible au Liban. À Kfar Zabad, situé près de la frontière syrienne, une aide financière des États-Unis et de l’Europe a permis la mise en place d’un projet encourageant les familles à profiter de la nature grâce à des guides locaux. Une zone déclarée protégée, la campagne autour de ce village ayant retrouvé des atouts qu’elle avait perdus depuis longtemps. Le maire du village explique fièrement : « Avant, cette zone était remplie de chasseurs, mais depuis que le village a été classé comme zone protégée, nous pouvons de nouveau entendre les oiseaux et profiter de la nature. » Les animaux sont revenus, mais c’est une autre « espèce » qui est en voie de disparition au Liban : les touristes, et cela depuis l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. Les visiteurs, maintenant, sont essentiellement originaires de Beyrouth et d’autres régions. Dalia el-Jawhary, de la Société de protection de la nature au Liban, très impliquée dans le projet Kfar Zabad, déclare : « Nous essayons d’expliquer que c’est sans danger, mais la simple mention du nom de la Bekaa les effraie. » Pour Fayçal Abou-Ezzeddine, directeur du projet de Sentier de montagne au Liban, le pays a des atouts uniques. « Nulle part ailleurs vous ne pouvez trouver une telle diversité », explique-t-il. Pascal Abdallah, qui dirige « Responsible Mobilities », un tour-opérateur centré sur l’écotourisme, précise : « Le Liban est classé parmi les 25 premiers pays du monde en termes de biodiversité, on a encore des loups dans notre tout petit pays. Il y a un genre de hyènes qui n’existe que dans la partie orientale de la Méditerranée. Et il y a bien sûr le cèdre. » Les villages près de la réserve naturelle des cèdres du Chouf, des chambres d’hôte offrant des produits et de l’artisanat local, ont été ouverts. Tout le monde est du même avis : « Pour que l’écotourisme décolle, la situation du pays doit se stabiliser. Nous avons les infrastructures. Nous avons les pistes. Nous avons juste besoin de paix », résume Nizar Hani, coordinateur scientifique de la réserve.
Il y a dix ans, le Liban offrait une vision séduisante pour les amoureux de la nature, celle de protéger l’environnement, renforcer l’unité nationale et offrir des revenus aux habitants dans les zones rurales. Aujourd’hui, après une guerre, des crises politiques et des flambées de violence récurrentes, les initiatives sont mal en point, mais elles ne sont pas mortes,...