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Les investisseurs reviennent progressivement vers les actions, sans hâte

Après plusieurs semaines marquées par un repli vers le marché obligataire et les liquidités, conséquence de la crise du « subprime » aux États-Unis, les investisseurs sont progressivement revenus cette semaine vers les marchés d’actions, mais continuent à naviguer à vue. Comme en témoigne le rebond des Bourses mondiales depuis les interventions de la Réserve fédérale américaine (Fed) le 17 août, les actions ont de nouveau la faveur des investisseurs. « On a racheté des actions », indique Roland Lescure, directeur des gestions chez Groupama Asset Management, précisant que ce mouvement a pour but de « jouer un rebond » et non de favoriser une « reprise » durable. La prudence reste de mise et les mouvements n’ont pas d’équivalent avec ceux observés depuis la mi-juillet, qui ont fait chuter le CAC-40 de plus de 14 % entre le 16 juillet et le 16 août. Une tempête consécutive à la crise du marché américain des crédits immobiliers à risque, dits « subprime ». « Les gestionnaires d’OPCVM ne bougent pas beaucoup et attendent de voir », observe Chicuong Dang, analyste de Richelieu Finance. Un attentisme également dû au fait que la rentrée sur les places financières mondiales n’aura véritablement lieu que la semaine prochaine. En partie rassurés par la Fed ces derniers jours, les investisseurs attendent des Banques centrales d’autres signes favorables à une reprise des marchés, notamment une baisse du taux directeur de la Fed à l’occasion de sa prochaine réunion, le 18 septembre, voire plus tôt. « Si la Fed baisse ses taux, il sera acté que le support actions sera plus intéressant que le support obligations, au moins à court terme », estime Arnaud Riverain, responsable de la recherche chez Arkéon. Mais, l’effet d’une baisse des taux de la Fed pourrait être tempéré par une décision contraire de la Banque centrale européenne (BCE), qui a laissé entendre à nouveau mercredi qu’elle se préparait à relever ses taux lors de sa prochaine réunion, le 6 septembre. « Les interrogations au niveau de l’attitude de la BCE vont induire un petit mouvement de flottement », juge M. Riverain. « On est sur un repositionnement » des actifs, « mais il n’y a pas un flux acheteur majeur, qui ne reviendra qu’après les décisions des Banques centrales », ajoute-t-il. Les investisseurs s’inquiètent également des effets de la crise du « subprime » et, par extension, du marché du crédit, sur l’économie réelle. Tout ralentissement de la consommation des ménages américains pourrait ainsi affecter l’activité des entreprises et leurs résultats. « Pour que les investisseurs qui sont allés chercher de la sûreté, soit de la liquidité, soit des obligations, reviennent, il faudra qu’on soit rassuré sur la dynamique économique et sur les profits qui vont avec », estime M. Lescure. « Cela peut prendre plusieurs semaines », anticipe-t-il. Malgré le rebond des marchés actions, le niveau des taux obligataires indique sans équivoque que les placements « refuge » ont encore le vent en poupe en matière d’arbitrage. Le taux du Bund allemand à 10 ans se situait ainsi encore à 4,255 % jeudi, contre 4,614 % le 12 juillet. Néanmoins, compte tenu de l’ampleur de la correction qui a frappé au cœur de l’été, les observateurs s’interrogent davantage sur l’échéance du retour des investisseurs que sur sa probabilité. « Beaucoup de fonds sont assez liquides et ces liquidités, ils vont les réinvestir de toute manière », affirme M. Riverain.

Après plusieurs semaines marquées par un repli vers le marché obligataire et les liquidités, conséquence de la crise du « subprime » aux États-Unis, les investisseurs sont progressivement revenus cette semaine vers les marchés d’actions, mais continuent à naviguer à vue.
Comme en témoigne le rebond des Bourses mondiales depuis les interventions de la Réserve fédérale...