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La Bourse calmée, la Banque du Japon inverse la pompe à yens

La Banque du Japon (BoJ) a retiré hier du marché monétaire nippon les dix milliards d’euros qu’elle avait injectés ces derniers jours, le calme étant revenu à la Bourse de Tokyo après la bourrasque liée à la crise des crédits hypothécaires à risque (subprime) aux États-Unis. La BoJ, qui avait injecté 1 600 milliards de yens (10 milliards d’euros) vendredi et lundi en achetant aux banques des obligations à un jour, a inversé la pompe à liquidités hier en annonçant une vente d’obligations pour le même montant, une mesure qui aura pour effet de raréfier l’argent disponible. La Banque centrale cherche ainsi à reprendre le contrôle du loyer de l’argent pour le ramener à son niveau officiel de 0,5 %. Le taux d’intérêt au jour le jour, celui auquel les banques se prêtent des sommes entre elles, a en effet glissé jusqu’aux alentours de 0,2 % hier matin, les récentes offres massives de fonds, non justifiées par la demande, ayant provoqué une surabondance d’argent disponible sur le marché. Les dix milliards d’euros brièvement introduits par la BoJ dans le système financier sont toutefois sans commune mesure avec les quelque 200 milliards d’euros injectés par la Banque centrale européenne (BCE), et les 64 milliards de dollars mis à disposition par la Réserve fédérale américaine (Fed). Les injections de fonds effectuées par la BoJ « étaient surtout une mesure symbolique, pour montrer qu’une coopération existe avec la Fed et la BCE », souligne Shigeru Nakane, gérant chez Resona Bank. « Le Japon n’est pas vraiment affecté par les problèmes du subprime aux États-Unis », avance-t-il. Les grandes banques japonaises sont dans l’ensemble peu exposées aux risques de non-recouvrement des créances immobilières américaines douteuses. Selon une étude publiée en juillet par UBS Securities, l’exposition des principales institutions financières nipponnes aux prêts hypothécaires « subprime » atteint environ 1 000 milliards de yens, et leurs pertes ne devraient s’élever au final qu’à 100 milliards de yens (625 millions d’euros). « Le problème de liquidités concerne essentiellement la zone dollar, pas le yen. La Banque du Japon a donc jugé bon de siphonner de l’argent hors du système », explique Masamichi Adachi, économiste chez JP Morgan. Selon lui, le retrait de liquidités d’hier « est une opération ordinaire, mais grâce à cela les investisseurs vont s’apercevoir que le marché monétaire à court terme au Japon est stable et qu’il n’y a pas de raison de paniquer ». Le message est apparemment bien passé. À la Bourse de Tokyo, l’indice Nikkei 225 des principales valeurs a terminé la séance de mardi en hausse modérée de 0,27 % à 16 844,61 points. Il avait regagné 0,21 % lundi après son plongeon de 2,37 % vendredi. Les autres marchés d’Asie ont également terminé hier sur une note prudente. Manille cédait ainsi en clôture 0,10 % et Taipei 0,31 %. À Hong Kong, l’indice Hang Seng s’affichait quasiment stable (-0,03 %) à la mi-séance. À Séoul, l’indice Kospi a terminé en baisse prononcée de 1,70 %, beaucoup d’investisseurs ayant vendu leurs actions pour se mettre à l’abri d’une éventuelle nouvelle tourmente mondiale durant le jour férié du 15 août.

La Banque du Japon (BoJ) a retiré hier du marché monétaire nippon les dix milliards d’euros qu’elle avait injectés ces derniers jours, le calme étant revenu à la Bourse de Tokyo après la bourrasque liée à la crise des crédits hypothécaires à risque (subprime) aux États-Unis.
La BoJ, qui avait injecté 1 600 milliards de yens (10 milliards d’euros) vendredi et lundi en...