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ÉTATS-UNIS L’immobilier, une épée de Damoclès sur la croissance américaine

L’économie américaine vit depuis des mois avec la crise immobilière comme épée de Damoclès, même si un effet de dominos provoquant une récession n’est pas le plus probable. Après plusieurs années de records successifs, le retournement du marché immobilier était attendu. Les volumes de ventes comme les prix baissent, la construction marque le pas, et les stocks de logements à vendre ont dangereusement gonflé. La question reste de savoir si le pire est passé ou, dans le cas contraire, l’économie pourra échapper à la récession. Les experts du FMI, qui tiennent leurs réunions de printemps ce week-end à Washington, se montrent rassurants. « Même s’il y a des difficultés dans un secteur important et des problèmes importants dans certaines régions des États-Unis, l’économie, dans son ensemble, est saine », a affirmé la semaine dernière le nouvel économiste en chef du Fonds, Simon Johnson. « Le message est rassurant : nous ne pensons pas que les États-Unis se dirigent vers une récession », a-t-il ajouté. Le retournement de l’immobilier a de lourdes conséquences sur l’emploi dans le bâtiment. Conjugué aux difficultés de l’automobile, il plombe aussi l’industrie qui voit diminuer la demande de biens de construction et d’équipements ménagers. Mais l’effet le plus redouté par les analystes est que les ménages diminuent leur consommation si la valeur de leur principal bien, à savoir leur maison, baisse. Un tel phénomène pourrait être provoqué par deux facteurs : d’une part par « l’effet de richesse », les ménages se sentant moins riches si leur logement ne s’apprécie plus, et d’autre part par le tarissement des prêts supplémentaires que les Américains peuvent négocier sur la plus-value virtuelle de leur domicile. Dans un contexte d’endettement record, un ralentissement ne serait pas forcément un mal. Mais elle aurait aussi pour conséquence de freiner fortement la croissance, puisque la consommation est le premier moteur de l’économie américaine. Le mécanisme ne s’est pour le moment pas enclenché. Mais la crise pourrait en fait avoir des effets plus pernicieux en arrivant par des chemins détournés. Le grand danger vient aujourd’hui des prêts à risque (subprime). Pour Nigel Gault du cabinet Global Insight, « le secteur n’a pas encore touché son point le plus bas ». « La déconfiture du secteur des prêts à risques va augmenter les défauts de paiements et le surplus de logements à vendre, tandis que le durcissement des conditions de prêt freinera de nouveau la demande », prédit-il. Une autre des inquiétudes exprimées par les analystes est que le marché de l’emploi ne cède à son tour, précipitant plus de ménages vers la cessation de paiement. Pour l’instant les nouvelles sur ce front sont plutôt rassurantes : les derniers chiffres du chômage ont révélé un marché du travail en pleine santé.

L’économie américaine vit depuis des mois avec la crise immobilière comme épée de Damoclès, même si un effet de dominos provoquant une récession n’est pas le plus probable.
Après plusieurs années de records successifs, le retournement du marché immobilier était attendu. Les volumes de ventes comme les prix baissent, la construction marque le pas, et les stocks de...