Rechercher
Rechercher

Actualités

Après le retrait du Liban, le sentiment d’échec prédomine en Israël

Le gouvernement israélien discrédité, le commandement militaire sous le feu des critiques, la capacité de dissuasion qui semble affaiblie : la guerre du Liban s’achève pour Israël sur une note amère d’échec. L’opposition n’est pas seule à dresser un bilan négatif de l’offensive israélienne, alors que les experts sont unanimes à relever les échecs de l’opération, tout en divergeant sur leur portée. « La guerre a été une défaite pour Israël. Du moins c’est ainsi qu’elle a été perçue dans le monde arabe et c’est ça qui compte », a déclaré à l’AFP l’ancien ministre de la Défense Moshe Arens du parti Likoud (opposition de droite). L’offensive, dont l’un des principaux objectifs, était de « rétablir la force de dissuasion d’Israël », a dans ce sens complètement échoué, précise M. Arens, puisqu’elle a « ébranlé la conviction dans le monde arabe qu’aucune coalition armée ne pouvait vaincre Israël ». En 34 jours de combats, 121 militaires israéliens et 41 civils ont été tués, alors que quelque 4 000 roquettes se sont abattues sur Israël, au rythme de 200 par jour juste avant le cessez-le-feu. L’armée israélienne a pour sa part multiplié les bombardements meurtriers au Liban, faisant quelques 1 200 morts, civils pour la plupart, sans parvenir à briser la résistance du Hezbollah. Sous la pression de l’opinion publique, le Premier ministre israélien Ehud Olmert a dû créer une commission chargée d’enquêter sur les ratés de la campagne. « La guerre a montré aux Israéliens la faillite de leurs dirigeants qu’ils soient politiques ou militaires », a déclaré à l’AFP le politologue Stuart Cohen en référence à la série de scandales qui ont défrayé la chronique ces dernières semaines en Irsaël. « Le pire qui pourrait se produire, c’est que l’opinion perde confiance dans ses dirigeants et l’on en est pas loin », a souligné ce professeur de sciences politiques. Un autre expert, David Kimche, ancien directeur général du ministère des Affaires étrangères, a dressé un bilan plus nuancé. « C’est vrai qu’Israël ne s’est pas bien sorti de cette guerre, mais celle-ci nous donne l’occasion de rectifier nos erreurs », a-t-il estimé. Pour l’historien David Menashsri, spécialiste de l’Iran, « le principal défi auquel fait face aujourd’hui Israël, c’est le programme nucléaire iranien alors que la guerre a prouvé que la force militaire seule ne réglait pas les conflits ». La chef de la diplomatie israélienne, Mme Tzipi Livni, a exprimé le même point de vue, cette semaine, soulignant la nécessité de renforcer le camp modéré dans le monde arabe et de relancer au plus vite les négociations avec les Palestiniens. Selon de récents sondages, l’opinion en Israël n’est pas hostile à cette option, bien que l’opposition de droite ait le vent en poupe, faisant valoir que le retrait d’un territoire, que ce soit le Liban en 2000 ou la bande de Gaza en 2005, n’élimine pas la possibilité que des attaques puissent être lancées contre Israël. Face à la vague de critiques, M. Olmert a maintenu pour sa part qu’Israël l’a emporté dans le conflit, même s’il s’agit d’une « victoire aux points ». Selon lui, les coups portés au Hezbollah sont plus sévères qu’il ne l’a admis et les « risques qu’il (le Hezbollah) reprenne des attaques sont faibles ». Le chef d’état-major Dan Haloutz a, lui, donné la note « passable » au résultat de la guerre tout en admettant avoir envisagé de démissionner après les combats, dans une interview accordée dimanche. Rappelons que l’armée israélienne a évacué discrètement dimanche les positions qu’elle occupait dans le Sud du Liban, à l’exception d’un secteur frontalier qu’elle pourrait quitter cette semaine.
Le gouvernement israélien discrédité, le commandement militaire sous le feu des critiques, la capacité de dissuasion qui semble affaiblie : la guerre du Liban s’achève pour Israël sur une note amère d’échec.
L’opposition n’est pas seule à dresser un bilan négatif de l’offensive israélienne, alors que les experts sont unanimes à relever les échecs de l’opération, tout en...